Le 29 juillet, les syndicats et la CAPEB se sont retrouvés pour une seconde réunion de négociation sur les 35 h et sont convenus de se re voir le 9 septembre. En l'état des discussions, trois points d'achoppement demeurent.
Tout d'abord, la forme que prendra la réduction du temps de travail. La CAPEB entend laisser le choix à ses entreprises en leur offrant quatre modalités de réduction du temps de travail dans lesquelles elles peuvent puiser librement. De leur côté, les syndicats souhaitent un système plus simple proposant une, voire deux solutions maximum, avec une préférence affichée par certaines organisations pour le maintien d'un horaire hebdomadaire à 39 h et l'octroi de 24 jours de congés.
La deuxième difficulté tient à la rémunération. Les syndicats exigent que soit inscrit dans l'accord le principe du maintien des salaires. Dans son projet d'accord, la CAPEB assortit ce principe de dérogations posibles au niveau régional lorsque les circonstances économiques l'obligent, ce que refusent les syndicats.
Enfin, dernier point de désaccord et non des moindres, les heures supplémentaires. La CAPEB propose le maintien du contingent annuel à son niveau actuel (145 h). Certains syndicats (dont la CFDT), demandent sa diminution au nom de l'emploi.
Une étude du ministère du Travail montre en effet que le BTP fait partie des secteurs les plus utilisateurs d'heures supplémentaires (voir graphique). « Le volume moyen d'heures supplémentaires réalisé par un salarié est de 52 h (55 h pour un ouvrier) ». Il avoisine 100 h dans les transports, 46 h dans l'industrie et 58,2 h dans le BTP. Plus globalement, plus de la moitié des établissements de 10 salariés et plus ont utilisé « un mode d'ajustement du temps de travail tel que les heures supplémentaires, le chômage partiel ou la modulation du temps de travail ». Selon l'étude, « l'industrie et la construction sont les principaux utilisateurs de ces modes d'ajustement ».
L'UIMM a été très vigilante sur ce point dans son accord (voir ci-dessous). La FFB, la FNTP et la FNSCOP le sont tout autant dans le cadre de leurs rencontres bilatérales avec les fédérations syndicales. Les trois fédérations patronales ont toujours lié 35 h et annualisation du temps de travail, la FFB étant même partisane, à l'instar de l'UIMM, d'une augmentation du contingent annuel d'heures supplémentaires à hauteur de 188 h pour les entreprises désirant rester à 39 h.
GRAPHIQUE : Nombre d'heures supplémentaires par secteur d'activité - LE BTP EST L'UN DES GROS UTILISATEURS D'HRURES SUPPLEMENTAIRES 62% des entreprises de construction avaient, en 1994, recours aux heures supplémentaires.