Selon l’estimation faite par la Ville, lors de l’élaboration de son plan local d’urbanisme, le maintien de la population passe par la création de 3 500 logements par an. Sur la base de 80 m2 shon par logement, ce rythme conduit à une surface de 280 000 m2 shon. L’objectif peut paraître ambitieux au regard des mises en chantier des années passées (1). Il est jugé réaliste par les élus parisiens qui font valoir de nombreux arguments : la remontée régulière du rythme des autorisations depuis 2002 (de 135 200 m2 en 2002 à 244 100 m2 en 2005) ; la montée en régime progressive des nouvelles opérations d’aménagement et les dispositions inscrites dans le PLU, dont l’entrée en vigueur le 1er septembre a mis fin à la double instruction des permis de construire (POS/PLU).
Le PLU comprend 107 emplacements réservés imposant la réalisation de logements, en partie ou totalement sociaux, de 25 à 100 % de la surface HON, hors rez-de-chaussée et équipement. Cette disposition pourrait entraîner une offre supplémentaire de 2 000 à 3 000 logements sur dix ans.
La moitié de logements sociaux. Parallèlement au vote du PLU, la Ville a adopté une délibération autorisant le dépassement du COS dans une limite de 20 % pour y créer du logement social. Selon une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme, ce dispositif pourrait conduire à la construction de 300 à 500 logements sociaux en plus par an. Le bonus de COS de 20 % s’appliquera également aux programmes de logements dotés de bonnes performances énergétiques.
La convention d’équilibre habitat-activités, prochainement signée avec l’Etat, a été élaborée sur cette base. Sur cinq ans (2006-2010), elle prévoit la construction de 2,7 m2 de logements pour 1 m2 de bureaux. Elle distingue deux sous-périodes : 2006-2008 (245 000 m2 de logements par an) et 2008-2010 (280 000 m2 par an). « Nous aurons du mal à tenir nos engagements sur la première période. La production sera surtout localisée dans le secteur diffus où les opérations sont difficiles à monter », estime Jean-Yves Mano, adjoint au maire, chargé du logement. Environ la moitié de la construction neuve devrait être sociale. « Au moins 50 % de logements sociaux sont prévus sur tous les secteurs d’aménagement. S’y ajoutent les emplacements réservés et la règle des 25 % », précise-t-on au cabinet de Jean-Yves Mano. La Ville s’étant fixé un objectif de 4 000 logements sociaux par an, le reste de l’offre proviendra des acquisitions-conventionnements et des réhabilitations. Entre 2001 et 2005, 18 662 logements sociaux ont été financés : 61 % en construction neuve et réhabilitation lourde et 39 % en acquisition-conventionnement.