"100.000 euros. Qui dit moins?" par Françoise Vaysse

La maison à 100.000 euros, inventée, voulue et portée avec toute la fougue dont il est capable par Jean-Louis Borloo, est avant tout un subtil montage administratif et fiscal qui n'innove guère en matière de construction et suppose, entre autres, un engagement des élus sur le foncier.

Ce n'est pas gagné : un sondage présenté il y a quelques jours par Nexity montrait que 69% des maires jugeaient le concept "inefficace pour améliorer la situation du logement" dans leurs villes. Les Français, eux, sont conquis: 49% la qualifient au contraire d'"efficace".

Pourtant, la fameuse maison a eu un effet inattendu: elle a piqué au vif les constructeurs de maisons individuelles. Dans un premier temps, leurs instances représentatives ont expliqué qu'"ils savaient faire": 28% des maisons vendues en diffus sont d'ailleurs en dessous de ce prix. Depuis, on assiste à une sorte d'émulation, partie de la base: il n'est de semaine sans que remonte des régions l'expérience de tel ou tel constructeur qui assure sortir ses maisons à 100.000, 90.0000, 70.000 voire 50.000 euros… Une sorte de surenchère à la baisse, en quelque sorte, à contre-courant de l'évolution du marché: les prix dans l'habitat neuf individuel ont augmenté de 21% en trois ans et la maison moyenne en diffus (toutes filières confondues) se vend désormais en France à 124.350 euros pour 132 m2… sans compter le terrain: 41.050 pour 1.762 m2! Encore ne s'agit-il que d'une moyenne qui fluctue follement entre la campagne profonde et les villes les plus prisées.

Françoise Vaysse est chef du service Economie – Entreprises du Moniteur

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