Comment définiriez-vous le groupe Rampa, qui fête ses 100 ans le 12 septembre ?
Nous sommes un groupe familial, 100 % indépendant, dont le métier historique est l’eau et qui intervient également aujourd’hui dans les domaines de l’énergie, de la préfabrication et de l’immobilier, en lien avec les collectivités locales.
Rampa compte 700 collaborateurs et a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 140 M€.
Quel regard portez-vous sur son évolution ?
Je citerai deux changements importants. Le premier est géographique. Ancré au Pouzin en Ardèche, le groupe rayonne désormais sur le grand quart sud-est de la France, où il a implanté une dizaine d’agences. Le second concerne le renforcement de la technicité de nos métiers. Notre bureau d’études interne s’est beaucoup structuré : en topographie, nous avons aujourd’hui 10 salariés sur les réseaux d’eau et 10 autres dédiés aux réseaux secs. Cela nous permet de nous positionner sur des chantiers complexes, comme des réseaux d’irrigation, des conduites forcées ou encore des lignes électriques aériennes.
Vous incarnez avec vos cousins la quatrième génération. Quelles valeurs souhaitez-vous défendre ?
Nous nous inscrivons complètement dans les valeurs léguées par nos parents : le savoir-faire et le savoir-être. Nos métiers sont des métiers techniques qui se transmettent de génération en génération. Nous comptons d’ailleurs parmi nos salariés plusieurs générations d’une même famille. L’apprentissage, qui représente 10 % de notre effectif, est un vecteur important de transmission de ce savoir-faire. Quant au savoir-être, il s’incarne dans les relations que nous entretenons avec nos clients, les riverains… Je suis par ailleurs très impliqué dans la vie locale et syndicale.
Quels sont vos axes de développement ?
Sur nos métiers de base, nous voulons étoffer nos compétences en allant vers davantage de services. En immobilier par exemple, nous réfléchissons à mettre en place une activité de maintenance-entretien. Nous souhaitons également nous tourner vers des marchés privés dans le secteur industriel et nous nous intéressons également au secteur nucléaire.
Les technologies sont au cœur de votre ADN.
Poursuivez-vous vos investissements dans ce domaine ?
Oui, nous investissons 3 M€ annuellement, que ce soit en matériel ou dans nos locaux. Les nouvelles technologies nous aident dans nos projets, à l’instar des drones que nous utilisons pour faire des relevés topographiques ou suivre l’avancée de certains chantiers en terrain difficile, comme la pose de conduites forcées en montagne. Pour les chantiers, je m’intéresse aux exosquelettes qui permettent de réduire la pénibilité et les risques d’accident. Nous comptons également mettre en place la réalité augmentée sur nos engins. Ainsi, le conducteur d’une pelle verra directement sur la vitre de sa cabine le tracé de la canalisation à creuser. Enfin, nous allons démarrer un audit avec un consultant de BPI France sur l’utilisation de l’IA, notamment pour les études de prix.
Les RH au cœur du développement
« Comme dans toutes les entreprises de BTP, l'enjeu du recrutement et de la formation est crucial. Aussi, nous avons embauché une DRH et créé l'an dernier un service communication pour structurer notre politique. En premier lieu, nous souhaitons faire progresser la voie de l'apprentissage. Nous réfléchissons aussi à mettre en place un système de cooptation pour le recrutement de nouveaux collaborateurs. Le groupe s'implique aussi beaucoup dans les forums emplois et les journées portes ouvertes des écoles formant à nos métiers.
Notre attention se porte sur les jeunes, la catégorie où il y a le plus de turn-over et qui est la moins intéressée par le management. Pour les fédérer, nous sommes très investis dans l'organisation d'événements extraprofessionnels comme notre participation récente à la course de vélo L'Ardéchoise. La proximité avec nos salariés reste un atout ! »
