Visite du Silo, complexe culturel et tertiaire à Marseille
Milena Chessa, envoyée spéciale à Marseille
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Silo Dans les années 1920, l’entreprise parisienne Froment Clavier, spécialisée dans la construction de silos à grain en béton armé, réalise le silo d’Arenc (130 x 25 m) à la demande de la Compagnie des Docks et Entrepôts de Marseille. L’outil fonctionnera jusqu’à la fin des années 1980. Après un sauvetage du bâtiment de la démolition, la Ville de Marseille a acquis les droits réels immobiliers portant sur le volume de la coque vide.
Reconversion Aujourd’hui, le silo a été reconverti en salle de spectacle (2/3 du bâtiment) et en bureaux (tiers restant), respectivement par les architectes Roland Carta et Eric Castaldi. L’ex-bâtiment industriel a conservé son nom et sa volumétrie générale. En façade, les cylindres ont été percés de fenêtres afin d’éclairer les nouveaux espaces de bureaux. Le port autonome conserve l’usage du rez-de-chaussée, donc une passerelle d’accès métallique a été créé pour conduire piétons et véhicules au premier étage, monté sur pilotis à 5,60 mètres au-dessus du niveau de la rue. La scène, logée à 16 m du sol, reçoit ses décors et son matériel par le biais de boîtes greffées à la façade est.
Conteneurs La forme et les couleurs des boîtes métalliques rappellent celles des conteneurs qui transitent par le port de Marseille.
Castaldi L’architecte Eric Castaldi pointe derrière lui le monte-charge permettant aux semi-remorques d’accéder au niveau backstage. Lui qui a « insisté pour faire revivre le lieu », considère la réhabilitation du patrimoine comme une « valeur ajoutée » pour la ville. Selon Eric Castaldi : « L’abandon du territoire signifie sa mort ; ici, nous avons une superposition originale d’un sol portuaire, d'espace de bureaux et d’une salle de spectacle. »
Signalétique La silhouette du silo se retrouve sur la signalétique de la partie du bâtiment qui héberge les entreprises du 35, quai du Lazaret.
Bureaux Les planchers de bureaux ont remplacés les fûts des silos. Mais des traces de la trame d’origine ont été conservées.
Cloisons Les cloisons vitrées s’inscrivent dans le prolongement de la trame d’origine des silos, dont il reste des traces visibles des parois verticales.
Vue panoramique Un bureau avec vue panoramique sur le port de Marseille et la mer Méditerranée.
Toit-terrasse Le projet de reconversion du silo prévoyait la réalisation d’un restaurant panoramique sur le toit-terrasse du bâtiment. En attendant sa concrétisation, les salariés viennent y prendre l’air. En contrebas : la zone de transit des véhicules qui embarquent ou débarquent des bateaux, et la passerelle autoroutière qui surplombe le boulevard du littoral.
Salle de spectacle Haute de 17 mètres, la salle de spectacle (50 x 25 m) est positionnée au-dessus du foyer de 600 m2 (aussi appelé salle des mamelles), et de trois niveaux de locaux servants (loges, catering, bureaux, vestiaires, etc.). La tour nord (50 mètres) accueille les circulations verticales.
La salle des mamelles avant travaux
La salle des mamelles après travaux Les cônes inversés numérotés par lesquels s’écoulaient les grains sont à présent mis en valeur par un éclairage d’ambiance imaginé par Georges Berne.
Foyer Avant le lever du rideau, les spectateurs assistent au coucher du soleil à travers les vastes baies vitrées du foyer.
Fenêtre Dans les circulations de la tour nord, comme dans le reste du bâtiment, les fenêtres forment un bouclier acoustique vis-à-vis des bruits de la ville et du port. En arrière-plan : la tour CMA-CGM conçue par l’agence londonienne Zaha Hadid Architects.
Foyer mezzanine
Alvéoles L’agence d’architecture C+T de Roland Carta et le bureau d’études Sica ont imaginé un évidemment total du bâtiment afin de ne conserver que sa coque extérieure. Cela a engendré la déconstruction d’alvéoles en béton de 15 m de hauteur (36 alvéoles de 6,20 m de diamètre et 21 alvéoles de 3 m de diamètre), effectuée par l’entreprise Léon Grosse, également chargée du gros œuvre.
Carta L’architecte Roland Carta, dont le projet pour la salle de spectacle a été choisi en 2004, dit s’être « bagarré contre le velours, le staff et le décor », préférant « le béton et l’acier, le gris et le noir, avec quelques éclats dorés par-ci par-là ».
Modularité Concerts, congrès ou défilés de mode, la salle de spectacle dispose d’une certaine modularité. Les fauteuils et gradins du parterre sont escamotables pour offrir une jauge debout. Dans cette configuration, 2000 personnes peuvent prendre place. L’acoustique et la scénographie de cet « Olympia des bords de mer » - dixit Eric Castaldi - sont respectivement signées Atelier Rouch et Ducks Scéno.
Fauteuils Les fauteuils ont été réalisés sur mesure pour cette salle par l’entreprise Quinette Gallay suivant le design d’Andrew Todd.
Alignement Inconvénient de l’alignement des fauteuils et de la faible pente du parterre, le spectateur placé dans l’axe de la scène voit son champ de vision fortement réduit par la tête de son voisin du rang inférieur…
Représentation Le 27 septembre 2011, les danseurs du Ballet de Marseille ont interprété « La cité radieuse », un superbe spectacle hommage à Le Corbusier et la cité phocéenne avec une chorégraphie de Frédéric Flamand et une scénographie de Dominique Perrault. La scène, quadrillée au sol, était équipée d’un rideau de projection en mailles métalliques et d’écrans du même type manipulés par les danseurs. Une manière de faire éclater le cadre traditionnel de la représentation.
Danseuses et danseurs Mesdemoiselles Marion Cavaille, Katharina Christl, Malgorzata Czajowska, Noémie Ettlin, Nonoka Kato, Yoshiko Kinoshita, Kety Louis Elizabeth, Béatrice Mille, Valentina Pace, Sandra Sallieti Aguilera. Messieurs David Cahier, Yasuyuki Endo, Vito Giotta, Gabor Halasz, David Le Thai, Marcos Marco, Angel Martinez Hernandez, Christian Novopavlovski, Nahimana Vandenbussche, Angelo Vergari.
Rideau
Travelator A la fin de la représentation, les spectateurs empruntent le travelator qui les ramène sur la « planète Marseille »…
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.