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Une longère ornaise rénovée avec des matériaux locaux

Afin de réhabiliter une ancienne bâtisse de 90 m², la coopérative Anatomies d'architecture a choisi huit matériaux présents dans un rayon de 150 km. 

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Une dimension écologique très poussée caractérise les travaux en cours en ce moment au domaine du château du Costil, à Sap-en-Auge (Normandie). Dans ce paysage préservé, nivelé de coteaux, une longère traditionnelle de 90 m² reprend vie grâce à des matériaux et des savoir-faire locaux. « Nous avons incité les nouveaux propriétaires à s'atteler d'abord à cette bâtisse pour pouvoir y vivre. Situé à quelques pas, le château connaîtra une réhabilitation d'ampleur dans un second temps afin d'accueillir du public », explique Mathis Rager, architecte. Avec son confrère Raphaël Walther, il vient de fonder pour l’occasion la coopérative Anatomies d’architectures,qui réunit également un anthropologue et une spécialiste de la terre crue.

Un bâtiment en deux parties

Ils ont d’abord commencé par s’imprégner de l’existant. « Dissimulé sous le lierre, nous avons découvert un bâtiment structuré en deux parties », commence Mathis Rager.L’une, qui constitue la partie ouest de la longère, était constituée d’un appareillage de briques de terre cuite de bonne qualité qui a pu être conservé et renforcé. L’autre, la partie est de l'ouvrage, avait subi des dommages irréparables. Sa façade sud et sa toiture ont dû être intégralement déposées.

De ce constat, s’articule une architecture, elle aussi, en deux parties. La première dans le respect du patrimoine abritera séjour, salle à manger et cuisine. Dans la seconde partie, dédiée aux espaces de nuit, une boîte en bois autoportante remplacera la structure existante. « Avec ce système constructif, le projet s’inscrit dans l’enveloppe existante sans occuper d'espace supplémentaire », insiste Raphaël Walther.

Un gisement de matériaux à moins de 150 km

Cette écriture est aussi le fruit de deux années de recherche sur le terrain pour identifier les gisements de matériaux et les savoir-faire disponibles à 150 km à la ronde. « Nous avons ainsi identifié huit matériaux qui allaient composer 99 % du bâtiment », précise Emmanuel Stern. Pieux d’acacia, briques de terre cuite réemployées, ossature bois, isolation thermique terre chanvre, quenouilles, liège de réemploi, pavés de chêne, bardage en ganivelle de châtaigner, composeront le bâtiment, qui sera livré un an après les premiers coups de pelle, en mai 2022.

Autant de filières et de savoir fragilisés qui seront restaurés dans une exposition in situ en juillet de la même année. Date à laquelle on connaitra le coût de la rénovation. D’ici là, il est possible de visiter le chantier jusqu’au 2 avril, dans le cadre de la quatrième édition de Chantiers communs, un évènement qui regroupe une soixantaine de rendez-vous dans la région mettant à l'honneur la construction écologique et la valorisation des circuits courts.

Maîtrise d’ouvrage : SCI le Costil
Maîtrise d’oeuvre : Anatomies d’Architecture
Entreprises principales : Scheck & Déco (maçonnerie), Depuis 1920 (charpente bois), Entreprise Grolleau (couverture), Eco-Pertica (isolation), Thomas Vaydie (pépinieriste) et Jean-Luc Brouard
Coût : NC

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