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En un peu plus d’une heure, le 29 octobre, l’entreprise Sarens a ripé de 35 mètres le monolithe de 7 300 tonnes qui constitue la première partie de la future gare d’interconnexion de Noisy-Champs (Seine-Saint-Denis - Seine-et-Marne) entre les lignes A du RER et 15 sud et 16 du futur métro.
Cette imposante opération, sous maîtrise d’ouvrage de la RATP, est programmée depuis quatre ans, ce qui souligne l’importance du planning pour ce chantier d’une durée totale de six jours calé au cours d’une semaine de trafic faible, du 27 octobre au 1er novembre, pendant les vacances scolaires. Les jours ouvrés, 1,2 million de voyageurs empruntent cette branche de la ligne du RER A. Cette liaison vers Disneyland Paris est empruntée par 300 millions de voyageurs par an.
Un planning tendu
Le groupement d’entreprises Spie batignolles et Bouygues a mis 19 mois à réaliser ce tronçon de quai préfabriqué de 40 mètres de long et de 20 mètres de large et sa superstructure.
Le 27 octobre 2018, 40 des 225 mètres de quai existant de cette gare ont été sciés et le sol d’argile verte a été décaissé de 4,70 mètres, dégageant totalement six plots — quatre périphériques et deux intermédiaires — tous fondés sur des pieux de 1,20 de diamètre et de 40 mètres de profondeur. En tout, 5 000 m3 de terre (10 000 tonnes) ont été excavés.
Le fond de cette fosse a été aménagé avec deux « tapis » de plaques d’acier. Ces zones de roulement doivent permettre la translation des 10 trains de 19 essieux installés par Sarens sous la structure en béton. Chaque essieu assure une reprise de charge théorique de 40 tonnes.
29 octobre au matin, avec trois heures d’avance sur le planning, l’opération était lancée. Peu après 10 heures, les trains à propulsion hydraulique ont commencé le déplacement de leur charge sur une distance de 35 mètres. Elle s’est immobilisée à sa destination vers 11 heures. Les ingénieurs du groupement de constructeurs ont peaufiné le placement du module dans les trois axes avant de le fixer définitivement.
Dans la foulée, durant deux jours, les quelque 300 compagnons sur ce chantier s’affairent à poser le ballast, raccorder les voies, la caténaire ainsi que tous les réseaux électriques et de communication pour reprendre le trafic dès le 2 novembre au matin.
Un coût de 32 millions d’euros HT
Pour les voyageurs, seule la structure couverte témoignera d’un changement provisoire : en périphérie de la toiture, les fers en attente indiquent les prochaines interventions. Cette structure permettra de réaliser, en superstructure, la future salle d’accueil de la gare d’interconnexion, et, en sous-œuvre, la gare terminus de la ligne 15 sud, puis, en dessous, la gare de départ de la ligne 16 en direction de Chelles et de Saint-Denis Pleyel. Le coût de cette interconnexion s’élève à 32 millions d’euros HT, financé par la Société du Grand Paris.