À Domagné (Ille-et-Vilaine), le manoir Saint-André a retrouvé une seconde vie, après des années à l’abandon. Racheté par la commune, il a bénéficié d’une réhabilitation dans le respect du bâti ancien, avec des matériaux biosourcés, notamment du chanvre.
Les travaux ont notamment débuté par le curage des façades et des murs intérieurs, en pierre et terre, ce qui a permis au corps d’état de se rendre compte de l’état réel du bâti?: sous l’épaisse couche de ciment, les parties en pierre étaient, sans surprise, abîmées.
Mise à nu des murs
Tous les éléments d’intégration (gaines électriques et réseaux d’eau) ont été noyés dans la couche de 8 cm de béton de chanvre projeté sur les murs intérieurs. Il fallait donc que tout soit posé avant la projection, afin d’éviter par la suite des saignées dans le chanvre, qui est très rigide. Des montants en bois ont aussi été posés en amont de la projection de chaux-chanvre.
Projection chaux chanvre
Le béton de chanvre, mélange de chanvre, de chaux et d’eau, est projeté sur les murs en pierre pour améliorer les performances thermiques et hygrométriques du bâti existant. Très intéressant pour la réhabilitation du bâti ancien, ce matériau a l’avantage de réguler l’humidité naturellement. Les 500?m² de murs intérieurs ont été recouverts de béton de chanvre jusqu’à 8?cm d’épaisseur.
Un résultat esthétique et performant
Une fois la passe de béton de chanvre dressée, un enduit de finition chaux-chanvre a été appliqué sur les murs intérieurs. À l’extérieur, un enduit chaux a recouvert les façades en pierre, un enduit terre les façades en bauge. Il a fallu 3 000?heures de travail à l’entreprise LB Eco Habitat pour réaliser ce chantier.
Transformer un manoir abandonné en logements sociaux, en plein cœur de village, voilà le projet de la municipalité de Domagné, en Ille-et-Vilaine. Constitué de deux bâtisses en pierre et en terre, ainsi que d’un four à pain et d’un puits, le manoir Saint-André était inhabité depuis plusieurs années. L’ambition était de réaliser sur ce bâtiment traditionnel une rénovation à haute performance énergétique, visant à proposer des logements de qualité, aux volumes de caractère, tout en limitant les consommations énergétiques.
L’opération, chiffrée à 1,3?million d’euros, s’inscrit dans une démarche de valorisation du patrimoine bâti et de ses techniques de construction traditionnelles, avec notamment l’utilisation de matériaux biosourcés. La réhabilitation a porté sur les deux bâtiments, d’une superficie de 325?m², de manière à y accueillir deux maisons (T4 et T5) et deux appartements superposés (T2), disposant d’un accès individualisé. Des jardins privatifs ont également été créés.
Une première phase de travaux a porté sur le désamiantage/déplombage, le curage et la suppression du «?sarcophage?» en ciment. L’enduit ciment, d’une épaisseur de 8?cm, empêchait en effet les murs extérieurs de respirer. Mis à nus jusqu’à ce que la pierre et la terre soient apparentes, ils ont été nettoyés puis protégés par un enduit de chaux sur les murs en pierre et par un enduit de terre crue sur les murs en bauge. Côté intérieur, les murs ont été recouverts d’un mélange de chaux-chanvre projeté, puis d’un enduit de finition à la chaux, afin de conserver la perméabilité de la paroi. Les planchers bas ont été démolis, la charpente renforcée, et la couverture en ardoise refaite.
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.