0 of 4
C’est une première. Le premier bâtiment résidentiel imprimé en 3D a été livré à la fin de l'année 2020 à Wallenhosen, en Allemagne.
Haut de trois étages, celui-ci est doté de cinq appartements, pour 380 m2 de surface. Les murs ainsi que certaines parties du gros œuvre comme les coffrages des fondations ont été imprimés directement sur site. Les parties horizontales, comme le toit et le sol, ont toutefois été réalisées selon des méthodes conventionnelles (ossature bois pour le toit et béton coulé pour le sol).
L’édifice n’est pas un prototype. Il va être loué à des particuliers dès l’été 2021.
Impression en six semaines
Il n’a fallu que six semaines à l'industriel allemand Peri pour imprimer l’ossature de l’édifice, sur une emprise de 10 x 16 m. La vitesse d’impression a été estimée à 1 m/s, ce qui signifie qu’il a fallu trois minutes environ pour réaliser 1 m² d'un mur à double paroi. L’imprimante 3D utilisée, capable de couvrir un espace de 13 m x 17, 5m x 9 m, a été fournie par l’entreprise danoise Cobod et a été conçue spécialement pour les besoins de ce chantier.
L'entreprise allemande, spécialisée historiquement dans la commercialisation de coffrages, semble avoir réussi ici un exploit technique. « Auparavant, des ouvrages avaient été imprimés en 3D en Espagne ou en Hollande. Mais il s’agissait au mieux de passerelles piétonnes, de mobilier urbain ou de poteaux. Par ailleurs, l’impression a été réalisée directement sur site et a priori sans défaut majeur alors que, d’expérience, nous avons toujours un taux d’erreur non négligeable au moment de l’impression », salue Nicolas Roussel, directeur de recherche à l’Université Gustave Eiffel et spécialisé sur les problématiques d’impression 3D.
Gains de temps et de coûts
L’industriel explique qu’il a eu recours à l’impression 3D pour des raisons de gain de temps et afin de diminuer le coût du chantier. « Notre ambition n’est pas de faire des ouvrages avec des formes extravagantes. C’est de gagner en efficacité. Cette expérience nous l’a prouvé, même s’il est encore trop tôt pour communiquer nos chiffres financiers. Dans tous les cas, ces derniers ne pourront pas être comparés à d’autres techniques comme le béton coulé ou préfabriqué. Si nous faisons une comparaison, celle-ci devra se rapporter à l’ensemble de la construction et pas seulement à une technique », a précisé au Moniteur Fabian Meyer-Broetz, responsable des activités d’impression 3D chez Peri.