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Après des mois - et même, pour la Cartoucherie - des années de travaux, les Toulousains reprennent possession, en ce mois de septembre, de deux bâtiments emblématiques, entièrement rénovés. La gare Matabiau d’une part, les grandes halles de la Cartoucherie, de l’autre.
Le redimensionnement de la gare Matabiau, située au cœur du grand projet urbain Grand Matabiau, qui doit voir émerger 2 500 logements, 200 000 m2 de bureaux, 30 000 m2 de commerces, était devenu nécessité. Après l’achèvement de la réfection de son parvis historique en 2020 ; SNCF Gares & Connexions, maître d’ouvrage, avait donc lancé, en décembre 2021, la rénovation des 15 000 m2 de l’intérieur de la gare historique, pour un budget global de 42 millions d’euros.
Un exercice complexe qui ambitionnait à la fois de redonner son lustre à cette gare, construite en 1905 par Marius Toudoire et classée depuis 1984 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mais aussi de dimensionner l’équipement pour absorber 150 000 visiteurs/jour dans les dix ans. « La phase la plus technique a pratiquement constitué un chantier dans le chantier et permis le doublement d’un souterrain long de quarante-cinq mètres, situé sous un faisceau de onze voies », décrit Dominique Lecluse, le directeur de programme des projets nationaux pour l’Occitanie à SNCF Gares & Connexions. Des travaux effectués en partie de nuit et qui ont nécessité l’installation de six-cents micropieux, puis la fabrication et la repose par grue, de deux nouveaux tabliers de voie de dix-sept tonnes chacun. Pendant ce temps en surface, les équipes de l’Arep (filiale de la SNCF) chargée de l’AMO et Bouygues Bâtiment Centre Sud-Ouest (entreprise générale) chargée de la rénovation du bâtiment voyageurs, se sont appliqués à remettre au jour les trois poteaux Eiffel en fonte, les poutres métalliques et les menuiseries de façades après une totale restauration et notamment le nettoyage de minium de plomb d’époque.
La Cartoucherie est devenue un lieu de vie
Rive gauche, dans l’écoquartier de la Cartoucherie (qui compte à ce jour 6 000 habitants), les grandes halles, friche industrielle occupée par l’ancienne société d’armement Giat Industries, ont, quant à elles, démarré leur nouvelle vie. La métamorphose a pris sept ans, mise à mal par une pandémie et plusieurs changements d’actionnaires ; elle aura finalement nécessité un budget global de 43 millions d’eurosdont 20 millions d’euros, pour les seuls travaux de réhabilitation de la halle de 13 500 m2.
Difficile d’imaginer en effet que 14 000 personnes travaillaient ici à fabriquer des cartouches au début du XXe siècle. C’est désormais un lieu de vie, imaginé par le promoteur Redman avec l’agence Compagnie Architecture (mandataire) et Chloé Bodart et l’agence Oeco architectes de Vanessa Larrère. « Nous nous sommes attachés à préserver les qualités industrielles intrinsèques des lieux en réemployant l’existant afin d’adapter les nouveaux usages au bâtiment et non l’inverse », soulignait Chloé Bodart lors de l’inauguration ce 6 septembre.
D’ailleurs, dans la partie sud, un pont roulant, vestige du passé industriel du site a été conservé. Une rue centrale éclairée zénitalement accueille une halle gourmande de 3 000 m2, des espaces de coworking, une librairie, une conciergerie, des espaces associatifs et sportifs (escalade, squash, breakdance).