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Passerelle en carton et caisse à savon : 350 étudiants à l’ouvrage

L’édition 2023 des ateliers design a amené trois promotions de l’École des Ponts ParisTech, l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est et l’école Penninghen à collaborer pour imaginer et construire des structures performantes avec des matériaux imposés.

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Il aura fallu du carton, beaucoup de carton, pour construire les objets proposés lors des ateliers design qui se sont tenus dans l'enceinte de l'Ecole des Ponts ParisTech. Il aura fallu aussi des baguettes de bois, des cadres d’acier récupérés, des roues de brouette, de la pierre, de l’osier, du sable et quelques kilomètres de ficelle. Pendant une semaine, fin mars, 350 étudiants issus de trois écoles différentes ont construit une soixantaine d’objets différents. L’objectif : « l’alliance de l’esprit et de la main », résume Cyril Douthe, maître de conférences à l’Ecole des Ponts ParisTech et organisateur de ces ateliers design.

Savoir technique

Une devise empruntée au MIT, le célèbre institut des technologies bostonien, qui s’applique parfaitement à cette session d’une semaine. « La fabrication d’un objet, quel qu’il soit, nécessite un savoir théorique mais aussi un savoir technique, estime Cyril Douthe. Ce dernier est lié aux matériaux, aux techniques d’usinage, de fabrication, de montage ou encore aux méthodes, ce sont d’autres connaissances, notamment culturelles, à acquérir par les étudiants ».

Jurés prestigieux

Au total, 190 étudiants ingénieurs, 100 futurs architectes et 60 apprentis designers constitués en groupes travaillent sur 15 thèmes différents : pylônes de téléphérique, passerelles en carton, arches de papier kraft, bancs d’osier, ballon suspenseur ou étagères pensées selon les principes du pont. Chaque groupe est encadré par plusieurs professeurs et ses travaux sont évalués par deux jurés parmi lesquels des noms prestigieux comme l’architecte Marc Mimram ou le lauréat du grand prix de l’urbanisme 2022 Franck Boutté.

Sortir des silos

Ce dernier s’y retrouve pleinement : « en intégrant des enjeux et des disciplines complémentaires pour fabriquer un même objet et lui donner un sens pluriel, on sort des logiques disciplinaires par silo avec l’ingénieur structure qui calcule a posteriori un objet dessiné par un concepteur », se réjouit-il. Après avoir fait le tour des différentes réalisations, les jurés se penchent plus en détail sur les travaux de « leur » groupe, dispensant remarques et conseils.

Maquettes en spaghettis

Du côté des encadrants, on trouve cette année, un compagnon tailleur de pierre avec lequel les étudiants ont appris à commencer leur journée par un échauffement. « Pour moi, c’est l’élite du savoir technique que nous confrontons à l’élite du savoir théorique », explique Cyril Douthe. Equations à rallonge et maquettes en spaghettis permettent aux étudiants d’imaginer, dessiner, calculer et réaliser intégralement leurs objets. A la fin de la semaine, les structures sont entièrement démontées, ce qui peut être recyclé l’est tandis que la quincaillerie et les chutes de matériaux les plus importantes sont conservées, en prévision de l’année suivante. On n’a jamais assez de carton…

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