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A un jet de pierre de la place de la Bastille, dans le XIe arrondissement parisien, le nouvel immeuble qui accueille la start-up française BlaBlaCar reflète la métamorphose de ce quartier qui achève de perdre ses activités artisanales.
Il remplace l’immeuble de l’ONG Médecins sans Frontières, construit en 1987 par les architectes Pascal Sirvin et Noël Baduel.
Surprenante, la façade sur rue qui s’étire sur 37 mètres de longueur, présente un mur rideau composé d’une succession de «colonnes» de verre formées par les fenêtres en vitrage bombé dont l’ossature en métal laqué noir rehausse le rythme. Elle se déploie ainsi sur quatre niveaux au-dessus du rez-de-chaussée et offre en miroir une image mouvante du bâti en vis-à-vis, tout en protégeant efficacement l’activité intérieure et en favorisant la pénétration de la lumière naturelle.
«Les fenêtres bombées s’ouvrent uniquement au niveau des deux épines structurelles» qui divisent imperceptiblement la façade en trois, «les autres sont fixes» fait remarquer l’architecte Vincent Eschalier, précisant que la façade arrière, plate, compte davantage d’ouvrants. En retrait, le cinquième et dernier étage échappe aux regards extérieurs. Quant au socle, la grande transparence est tempérée par l’habillage en terrazzo qui marque l’entrée et créé un seuil. A l’intérieur, la structure en béton, poteaux et dalles est laissée apparente à 70%.
L’aménagement du bâtiment correspond à la souplesse recherchée dans l’organisation du travail, mêlant espaces de travail et espaces de vie, avec une capacité d’accueil de six cents personnes. S’il existe des surfaces de bureaux dédiées sur quatre étages, les espaces communs du hall comme du bar du cinquième étage par exemple, disposent de bureaux partagés. Et dans les bureaux paysagers du R+1 au R+4, l’occupation varie en fonction des jours de la semaine. «Pour les deux plateaux que se réserve Blablacar actuellement, l’occupation est en moyenne de 78%» explique Nicolas Brusson cofondateur et CEO de l’entreprise, qui précise que le télétravail est à la carte.
Sur les grandes tables en bois massif, placées perpendiculairement à la façade, il n’y a pas, a priori, de place attitrée. De grands placards, habillés d’absorbant acoustique et de bois sont à la disposition des salariés. A chaque étage, entre les d’ascenseur, une tisanerie soigneusement aménagée invite à la pause. Et si l’on veut se détendre, il suffit de descendre au deuxième sous-sol où l’on trouve une salle de sport, une salle de yoga et un studio de musique, ou bien monter au bar du cinquième étage, ou encore sur le rooftop. Outre les bureaux, un auditorium de 170 places situé entre le premier et le deuxième sous-sol permet d’organiser des projections comme des conférences ou des réunions y compris à distance.
«Une rénovation complète présentait un bilan carbone plus favorable qu’une réhabilitation complexe» fait valoir l’architecte. Elle a permis d’obtenir le niveau Very Good du label anglais Breeam, concernant le comportement environnemental du bâtiment, et le niveau Silver du label WiredScore pour sa connectivité et ses technologies intelligentes. Seuls quelques voiles béton périphériques du sous-sol ont été conservés et une partie importante des matériaux d'origine a pu être recyclée.
Fiche technique
Maîtrise d’ouvrage : 6e Sens immobilier
Maîtrise d’œuvre : Studio Vincent Eschalier, architecte. Federico Bosco, chef de projet. BET : Oteis (structure, fluide, façade, MOE), Agna (acoustique)
Bureau de contrôle et coordination SPS : Apave.
Entreprise générale : Dumez
Surface : 5 000 m2 SDP
Coût travaux : n.c.