Neuf logements sociaux à Paris (XIIe), par Fres Architectes
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Appartements Avant d’être préempté par la Ville de Paris, le terrain de 214 m² comportait un « modeste hôtel particulier ». Il accueille aujourd’hui un local d’activité et neuf logements sociaux (3 T1, 4 T3 et 2 T4), sur une surface de plancher de 570 m². Le marronnier du jardinet, qui a été préservé, agrémente la vue depuis le hall d’entrée jusque dans la cage d’escalier. Escalier et ascenseur desservent deux appartements par palier du 1er au 3e étage, puis un seul appartement par palier du 4e au 6e. Les logements, orientés est-ouest, sont organisés autour d’une zone technique comprenant la cuisine ouverte, la salle de bains et les sanitaires. « On a l’impression que l’espace se contracte et se dilate lorsqu’on tourne autour », décrit l’architecte Laurent Gravier, qui imagine bien des enfants faire la course dans l’appartement, comme lui lorsqu’il était petit à Paris. Si besoin, des portes coulissantes freinent les ardeurs et séparent les zones jour et nuit.
Préfabrication N’en déplaisent à certains voisins qui trouvent cela « très vilain », les deux façades porteuses ont été réalisées en béton préfabriqué par l’entreprise belge Decomo. « Nous avons substitué le béton préfabriqué à la pierre de taille qu’employait Haussmann, décrit l’architecte Laurent Gravier, mais dans un même souci de pérennité du matériau que lui. » Chaque fenêtre est encadrée par quatre blocs massifs (environ 40 cm d’épaisseur), dont l’un est coupé en biais pour capter plus de lumière et créer des jeux d’ombres sur la façade. Enfin, quand le ciel de Paris n’est pas tout gris, comme en ce 11 août 2017…
Fenêtre « Pour la première fois en quinze ans, notre travail d’architecte ne s’est pas arrêté au seuil de l’appartement, apprécie Laurent Gravier. Nous avons pu mener notre réflexion sur le logement jusque dans les détails de menuiserie. » Pièce maîtresse de l’intérieur signé Fres Architectes: la fenêtre (ici en bois de mélèze), comme dans leur opération de 23 logements sociaux à Béthune (Pas-de-Calais), nominée au Prix d’architecture de la Première œuvre 2012. « Lorsqu’on pose des fenêtres aux dimensions généreuses, il n’est pas forcément nécessaire de créer un espace extérieur privatif, estime Laurent Gravier. On vit différemment la relation à la rue/cour. » De discrets garde-corps en verre laissent filer la vue dehors.
Famille La façade sur cour adopte le même langage architectural que celle sur rue. Toutefois, les fenêtres et les blocs préfabriqués s’élargissent. Les parois élevées contre les immeubles mitoyens sont constituées de pré-murs traditionnels, peints dans la même tonalité de gris que le béton. L’escalier commun profite de la lumière naturelle comme dans la plupart des immeubles haussmanniens. Pour Fres Architectes : « Ce bâtiment marque à la fois son appartenance à la famille haussmannienne, tout en s’affirmant d’une autre époque. »
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.