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L’Eco-campus du bâtiment sera inauguré à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) le 14 octobre 2022, un mois après son entrée en fonction. Ce centre de formation des apprentis (CFA), d’une surface de 12 590 m² shon, accueille actuellement 850 jeunes, mais sa capacité totale s’élève à 1100. Il regroupe trois CFA franciliens auparavant installés à Alfortville, Créteil et dans le XIe arrondissement de Paris.
« Fallait-il rénover ces établissements vieillissants ou bien créer un lieu tourné vers l’avenir, dans lequel les différents corps de métiers puissent apprendre à se connaître et à travailler ensemble, à l’image de la vie d’un chantier ? La seconde idée a vite pris le pas sur la première », explique José Fonseca, directeur de projet de l’Eco-campus. Aux peintres, couvreurs, électriciens, plombiers et chauffagistes déjà présents sur le site pourraient s’ajouter, à l’avenir, des charpentiers, menuisiers, métalliers et verriers.
« Village »
L’agence Périphériques Marin+Trottin Architectes, retenue sur concours en 2014, compare le campus à un « village ». Il se compose de sept bâtiments (1 à 6 niveaux), desservis par une « rue » couverte qui s’amorce dès le hall d’entrée. Haut et large, celui-ci est utilisé comme une place publique où les apprentis se croisent, discutent ou font une pause entre deux cours, assis sur les canapés.
« Nous avons conçu un bâtiment rationnel où les salles de classes sont prises en sandwich entre les ateliers », décrit l’architecte David Trottin. La façade, qu’il qualifie de « générique », se compose d’un trumeau et d’une allège. Selon lui, un « travail sophistiqué » de briques pleines réalisé sur l’isolation thermique par l’extérieur vient néanmoins « faire vibrer la surface des murs ». Cet appareillage rend aussi hommage à celui des édifices du domaine Chérioux, construits dans les années 1930, qui longent l’opération.
Matériaux bruts
A l’intérieur, les matériaux sont bruts et les réseaux apparents pour participer à l’enseignement des futurs ouvriers du bâtiment. « Je trouve très intéressant de montrer aux jeunes que les entreprises savent travailler proprement, souligne José Fonseca. Pas besoin de cacher les cloisons en parpaings sous un enduit ou de masquer les fluides derrière un faux-plafond, dès lors qu’ils ont été bien posés. »
A l’œil et au toucher, le résultat est rustique. « Cet adjectif nous convient très bien, admet l’architecte Emmanuelle Marin, parce qu’il fait référence à la réalité des matériaux, utilisés pour leurs valeurs intrinsèques. La rusticité signifie également être capable de prendre racine et de durer dans le temps. C’est donc un terme extrêmement positif. »
Fiche technique :
Maîtrise d’ouvrage : SCI Délépine Maximilien Perret et SCI Eco-Campus.
Assistant maîtrise d’ouvrage : Orénoque.
Maîtrise d’œuvre : Périphériques Marin+Trottin Architectes (cheffes de projet : L. Vaillant, C. Charrier et N. Mosco). BET : Scoping (ingénierie), Étamine (HQE), Alternative (acoustique), Axio (économie).
Entreprises : City GC Hervé (TCE, hors fluides), Moncelec Automatismes (électricité, CFO-CFA), Ateliers Electriques de France (électricité, tableaux), ETS Jean Crescitz (électricité, CFO-CFA), Axe Etanchéité (électricité, photovoltaïque), Balas (plomberie, CVC), Pyrrhus Conceptions (serrurerie, métallerie et faux plafonds métalliques), Les Forges du Morvan (serrurerie, métallerie), NK Pro (portes acier), Eurosyntec (résine de sol).
Surface hors œuvre nette : 12 590 m².
Coût de l’opération : 38,55 millions d’euros.