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Alors que le centre culturel parisien Georges-Pompidou rouvrira ses portes au public ce 1er juillet 2020, les escaliers mécaniques qui forment l’emblématique « chenille » en façade principale sont depuis le 22 juin 2020 en train d’être déposés. Installés à l’ouverture du centre en 1977, ils constituent la principale circulation verticale dédiée au public, qui dessert les six niveaux du bâtiment.
« Après quarante-trois ans de service, ils présentent des signes de vieillissement préjudiciable à leur exploitation. Il faut donc les remplacer », indique Pauline Prion, chef de projet pour l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (Oppic), maître d’ouvrage délégué de l’opération.
Passer au travers de la structure existante
La chenille est composée de cinq tronçons d’escaliers mécaniques, dont les appuis sont distants de 12,80 m. Ils comprennent chacun deux escaliers de 11 tonnes, l’un qui monte, l’autre qui descend.
« La complexité majeure du chantier réside dans le fait qu’il faille passer au travers de la structure existante du bâtiment pour déposer et réinstaller les escaliers mécaniques », explique Johann Autechaud, responsable travaux montage pour Schindler, l’entreprise en charge de la fabrication des nouveaux escaliers mécaniques et de leur installation.
Au préalable, afin de faciliter la manutention, il a fallu déposer les vitrages cintrés qui abritent les circulations, et qui seront remplacés, ainsi que deux arceaux de menuiserie au droit des accroches de l’escalier.
En parallèle, deux grues mobiles ont été mises en station sur la "piazza", la place sur laquelle donne cette façade emblématique. Elles viennent élinguer l’escalier mécanique en partie haute et basse. L’escalier est ensuite désolidarisé de la structure au moyen d’un levier.
« Nous avons parfois des surprises, car certains fabricants ont l’habitude de solidariser les escalators ascendant et descendant entre eux au moyen de tiges filetées ou soudures, invisibles à l’œil nu, ce qui complique les opérations de dépose des appareils », détaille le responsable des travaux. La descente de l’escalier peut alors commencer. Il est glissé à la verticale entre les structures existantes. En une heure et avec le concours de trois techniciens de manutention, l’escalier aura atteint le sol. Il est ensuite tronçonné en deux parties, avant d’être évacué par camion.
Recyclage pièce par pièce
« Une fois déposés, ces escalators sont inutilisables, puisque chaque appareil est spécifique à son bâtiment, par la distance entre ses appuis, ses dimensions, ses altimétries, etc, explique Johann Autechaud. Nous envisageons donc leur recyclage pièce par pièce, que ce soit pour la charpente en acier et le train de marche en fonte d’aluminium », détaille-il.
Installation millimétrée des nouveaux escaliers mécaniques
Place ensuite à l’installation des nouveaux escaliers mécaniques. « Leur fabrication a nécessité des relevés de géomètres très précis sur site, d’autant plus que malgré les apparences, les dimensions de chaque trémie sont différentes », souligne le responsable des travaux. Ces escalators flambant neuf sont livrés sur site en deux parties, pour des questions de transport, puis assemblés sur place. Ils sont ensuite levés à la grue puis simplement posés sur la charpente métallique existante. « Parce qu’ils émettent des micro-vibrations, ils doivent en effet être désolidarisés de l’ensemble du bâtiment », précise Johann Autechaud. Reste alors quelques réglages à effectuer.
Deux jours pour la dépose / repose
Deux jours suffisent à la dépose et repose d’un tronçon d’escaliers mécaniques. « Les travaux sont réalisés tronçon par tronçon, afin de pas perturber l’équilibre des charges du bâtiment. Un appareil sans ses balustrades représente un poids de 11 tonnes. Multiplié par dix cela représente une charge conséquente en moins sur la structure du bâtiment », explique Johann Autechaud.
La première phase de remplacement des escalators qui concerne les deux premiers tronçons de la chenille, s’achèvera ce 2 juillet. Le remplacement des autres escaliers mécaniques dépendra de la suite de l’ordonnancement du chantier. Les autres corps d’états pourront in fine installer les nouveaux vitrages, remplacer les radiateurs et l’électricité et enfin les gardes corps.
Escaliers mécaniques Schindler 9300 Advanced Edition Custom
Plus de vingt dispositifs de sécurité par appareil
Silencieux grâce à la combinaison d’un moteur à 6 pôles et d’un réducteur
Certifications ISO, norme EN 115
Fiche technique
Maîtrise d’ouvrage : Centre national d’art et de culture Georges Pompidou.
Maîtrise d’ouvrage déléguée : Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (Oppic)
Maîtrise d’œuvre : Egis (maître d’œuvre d’exécution) /Renzo Piano Building Workshop (architecte) / Bunker Palace (architecte associé)
CSSI : SSITEC
CSPS : IPCS
Contrôle technique : Qualiconsult
Entreprises : Verre et métal (Façades, Métallerie, Serrurerie), Schindler (escaliers mécaniques), SAT (désamiantage), SPIE (fluides), Mergozzo (Résine), Altempo (installation de chantier), Multispe (nacelles)
Coût de travaux : 19 M€ TTC TDC