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Le muséum de Bordeaux retrouve sa splendeur

Après dix ans de travaux, le muséum bordelais rouvre dans le cadre modernisé de l’hôtel de Lisleferme, bâtisse du XVIIIe siècle

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En inaugurant, le 31 mars, le nouveau muséum d’histoire naturelle de Bordeaux, le maire Nicolas Florian a salué cette rénovation : « Orchestré par sa directrice Nathalie Mémoire, le chantier conjugue habilement priorités de conservation, prouesses énergétiques, confort du public, respect du patrimoine et modernité ». En mai 2007, l’équipe de maîtrise d’œuvre est retenue : Basalt Architecture (mandataire), Die Werft (scénographe), avec Coplan-Otéis (bureau d’études) et Impédance (acousticien). En 2008, le bâtiment est fermé au public et il commence sa mue : rénovation de l’ancien bâtiment des serres, adjacent au muséum, pour y aménager les bureaux administratifs, construction d’un centre de conservation des collections à Bacalan avec le soutien financier de la région, où toutes les collections sont transférées en 2011. Puis, commence la consultation des entreprises de bâtiment en 2012 et de nouvelles propositions architecturales en 2013 pour intégrer notamment les nouvelles réglementations sismiques. Est alors validé le projet de récupération des calories dans le réseau d’assainissement qui passe sous le jardin public. Après de nouveaux appels d’offres, les travaux démarrent, de facto, en 2015. Le chantier, achevé en 2018, subit un violent orage en mai de lamême année, qui interrompt l’installation des collections et nécessite des réparations au bâtiment. Il n’ouvrira ses portes au public que le dimanche 31 mars 2019.

Deux points forts

La rénovation se caractérise par deux points forts : la restitution de la grande galerie d’exposition du XIXe siècle, au dernier étage, qui accueille les pièces maîtresses de la collection (squelette de baleine, girafe et ours blanc et quelques centaines d’animaux en vitrine remis en valeur, le tout muni d’écrans multimédia), d’une part ; et, d’autre part, un élément nouveau qui est la nouvelle salle d’exposition temporaire de 500 m2 en sous-sol et un espace ludique pour les tout petits.

Un bâtiment économe

D’un point de vue technique, la restauration de cet ancien hôtel particulier s’accompagne de la volonté d’en faire un bâtiment économe. Il est chauffé et refroidi par un système de capteurs et de diffuseurs de calories installés dans les canalisations d’eau usées qui traversent le jardin public, où est implanté l’hôtel de Lisleferme.

L’esprit de la rénovation

Fabien Robert, premier adjoint chargé de la Culture, précise le contexte, l’évolution et le sens du projet : « La restauration a été un dialogue avec l’architecte, on voulait conserver l’âme du muséum, ses vitrines, l’état d’esprit si particulier avec les confrontations entre des pièces récentes, des pièces anciennes. Tout ça, c’est très beau en réalité ; par ailleurs on est dans un monument historique, nous avons discuté avec l’architecte des bâtiments de France pour restaurer notre musée tout en préservant le monument dans lequel il se trouve, qui date du XVIIIe siècle ».

Limiter les contraintes techniques

En 2012, il y a eu deux appels d’offres infructueux auprès des entreprises de bâtiment. La réorganisation des espaces historiques et l’agrandissement en sous-sol ont été réétudiés et simplifiés pour en limiter les contraintes techniques. « Ce qui explique aussi le retard qu’on a eu, les aspects architecturaux n’ont pas été simples à régler : la salle d’exposition temporaire de 500 m2 en sous-sol devait être, au départ, sous le bâtiment, mais cela n’a pas été possible, elle se retrouve sous le parvis du musée, sous le jardin public » précise Fabien Robert.

Signal d’alarme

« Je crois qu’un muséum a d’abord une mission de recensement des espèces présentes sur notre planète, la responsabilité d’en garder une trace parce qu’elles disparaissent, mais qu’elles évoluent aussi. Nous avons ici des espèces naturalisées au XVIIIe siècle, on voit que ces dernières ont physiquement évolué. Donc, l’objectif est, aussi, aujourd’hui, d’envoyer un signal d’alarme, l’association nationale des muséums travaille avec les ONG pour participer à ce grand mouvement qui alerte sur la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, c’est un enjeu de développement durable. »

En chiffres

16 millions d’euros TTC (coût de l’opération)
2 800 m2 d’exposition, 1 000 m2 de réserves
3 492 spécimens exposés
370 visiteurs simultanés
80 000 visiteurs/an

Les entreprises qui ont contribué au chantier :

DV Construction : structure, VRD, charpente couverture étanchéité
Dagand Atlantique : restauration des façades
Labastère 64 : serrurerie, menuiserie aluminium
Richard : menuiserie bois, parquet
BLR : plâtrerie, faux plafonds
Miner : revêtement de sols, faïences, sols coulés
Larrey : revêtement mural, peinture
Atelier 32 : restauration du salon classé XVIIIe siècle
Spie : SO/chauffage, ventilation, désenfumage, plomberie, sanitaires, électricité, courant faibles, SI
Agora Mobilier : mobilier
CFA : appareils élévateurs

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