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L’utilisation du BIM pour les bâtiments de patrimoine reste novatrice. A Toulouse, la mission consiste à éditer une maquette numérique avant d’engager la restauration de l’Eglise Notre-Dame-du-Taur, édifice construit à partir du XIVe siècle.
Le document produit détaillera trois niveaux d’intervention : la maintenance et la remise en état du bâti (maquette architecturale), l’anticipation des besoins de sécurité (maquette incendie), et la mise en lumière (maquette éclairage). Ces trois modèles seront géoréférencés pour garantir leur superposition dans l’espace.
Intervenants : MOA : Ville de Toulouse. MOE : Letellier Architectes (mandataire). BE : AIA Ingénierie, Coefficient, Cap Màs Etudes, Agence Rossignol, Atelier Marc Philippe, Studiolo. Entreprises : NC
Logiciels : Revit 2021, RecapPro, Lumion, Navisworks.

Pour la construction de cette unité pilote de chimie fine, le défi a été de marier trois monde de l’ingénierie : ingénierie du bâtiment, ingénierie mécanique, et ingénierie des réseaux de tuyauterie et d’instrumentation. Le BIM a permis d’intégrer les données issues de ces disciplines pour créer des maquettes 3D détaillées, gérées sur une plate-forme cloud ouverte, avec une approche itérative en temps réel.
Ce travail collaboratif a permis aux intervenants de gagner en visibilité, de prendre de meilleures décisions, et d’économiser sur les coûts dans un projet également contraint en planning. Le tout dans un bâtiment optimisé, avec une emprise de 450 m2 au sol pour 5 niveaux, et une très forte densité d’installations. Il est prévu de récupérer les données de la maquette BIM pour l’utilisation de jumeaux numériques, pour faciliter l'évolution des installations et engager une démarche de maintenance prédictive.
Intervenants : MOA : Sanofi Chimie. Moe : Sanofi Chimie avec Technip Energies (AMO). BE : Technip Energies et NGE (mandataire), Cogeci, CMBC, Sygma Lynx et Spie (mandataire). Entreprises : NGE, Spie, MTCI-Fosselev, CLF-Satrem.
Logiciels : Revit, Aveva E3D, Tekla, Solidworks, BIM 360, BIM 360 Fiels, Navisworks.

Pour leur nouveau centre de formation à Strasbourg, les Compagnons du Devoir ont choisi de réaliser le projet en BIM dès la phase concours, en y associant une convention BIM précisant les modes de collaboration. Cette anticipation a permis d’aboutir à une synthèse technique très aboutie, avec des plans DCE de niveau exécution, et aussi de gérer les consultations des entreprises via la plateforme collaborative. Les entreprises ont par exemple pu exporter les quantitatifs depuis la maquette numérique. En fin de chantier, la plateforme a aussi centralisé la facturation.
Le recours au BIM a favorisé la préfabrication, qui a concerné 70 % des éléments mis en œuvre. Elle a aussi contribué à l’organisation du chantier : tous les équipements ont été modélisés, au bénéfice de la prévention et de la performance des flux. Sur le chantier, l’utilisation d’un casque de réalité augmentée, avec projection d’un hologramme sur l’ouvrage, a notamment permis de vérifier la conformité de l’exécution par rapport à la maquette.
Intervenants
MOA : Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France. MOE : Nunc Architectes. BE : Solares Bauen, ID, PrismaBIM, EsmatSolution, Sib, Gecobat, Sedime, WM Projet, Veritas et l’Apave.
Entreprises : Seltz, Isosan, Eimi, Beyer, K3E, Atalu, Girold, BCM et Act.
Logiciels : Revit, Dicad Strakon, Tekla, CadWork, Naviswork, BIMCollab, Zoom.

La réhabilitation du site de Blanchemaille, à Roubaix, inclut la démolition de certains éléments, la rénovation du bâti existant, et la construction de parties neuves. Le BIM a permis de phaser ces trois niveaux d’intervention en y intégrant les enjeux liés au réemploi, car la maquette permet d’utiliser les données issues du diagnostic ressources. Le processus permet d’identifier les éléments réemployables sur le projet de réhabilitation (in-situ) ou d’autres sites (ex-situ), avec leurs caractéristiques et emplacements, afin de préparer la phase de dépose et le curage du bâtiment. Ce travail de diagnostic va aussi permettre de préciser les volumes à prévoir en termes de logistique, ou les ressources externes à mobiliser.
Toujours sur le volet environnemental, le BIM permet de mesurer l’empreinte carbone via les données intégrées aux maquettes. Il a aussi été utilisé pour l’étude thermique du bâtiment et pour l’étude d’ensoleillement qui a permis d’optimiser la conception de la verrière, afin d’éviter les surchauffes.
Intervenants
MOA : Métropole Européenne de Lille (Mel). MOA Déléguée : SEM Ville Renouvelée. MOE : SAA Architectes. BE : Sightline, Format paysage, TPFI, Tribu énergie, Lab Ingénierie, Korell. Entreprises : NC
Logiciels : Revit, Navisworks, Pleiades.

La conception du Centre d’exploitation d’Aulnay, dédié aux futures lignes du Grand Paris Express, a été menée intégralement en BIM, depuis le concours jusqu’à la livraison, par toutes les équipes. Le défi de maîtriser l'information et la géométrie en tout corps d'état sur un projet de cette dimension (plus de 160 modèles et 700 000 objets à vérifier) a imposé la mise en place d'automatismes et de processus de contrôle pointus, avec des indicateurs dédiés.
La maintenance du projet étant prévu en BIM, la fiabilité de l’inventaire et la précision de l’implantation ont été des sujets majeurs. Un contrôle géométrique du « tel-que-construit » a été réalisé à plusieurs phases du chantier à l'aide de plusieurs méthodes de scan 3D adaptées aux typologies, comme les drones pour les surfaces peu ou pas accessibles. Le recours à des outils de scan dynamique a permis un gain de temps de 30% sur ces opérations.
Intervenants
MOA : Société du Grand Paris (SGP). MOE : Setec Bâtiment (mandataire) et Groupe-6 Architecte. BE : Setec Bâtiment. Entreprises : Bouygues Bâtiment IDF (mandataire), Clevia, Satelec.
Logiciels
Revit 2020, Tekla, Covadis 24.0, Mensura, Navisworks, Solibri.

Afin d’améliorer les performances de ses équipes grâce à des visites virtuelles et des recherches documentaires plus simples, l’établissement public Eau de Paris prévoit de réaliser les jumeaux numériques de son patrimoine existant. Le projet concerne 2050 km linéaire de réseaux de distribution d'eau, 470 km d’aqueducs principaux, sept usines de traitement (60 000 m²), 11 réservoirs (222 000 m²) et 61 bâtiments tertiaires.
L’objectif est d’améliorer la performance du patrimoine et d’initier une stratégie d’investissement fondée sur la donnée. Sa création a débuté dès 2018 au travers de deux projets majeurs : la réalisation d’un surpresseur d’eau non potable au réservoir de Passy et la modernisation de l’usine de traitement d’eau potable d’Orly. Pour chacun d’eux, les ouvrages existants ont été numérisés et les nouveaux conçus en BIM. A terme, le jumeau numérique complétera et connectera des données de système d’information géographique (SIG) et de logiciels de GMAO. L’ambition est ainsi de diminuer les coûts de travaux.
Intervenants : MOA et MOE : Eau de Paris avec Atelier Monique Labbé, Setec. BE : Eau de Paris (DIP), Stereau, Setec, Arting, BTP Consultants, Citae, Sade, TTGE. Entreprises de construction : Steareau, Razel-Bec, Setha, Eiffage, Industrelec, Amber Technologies.
Logiciels : Revit, Recap, Navisworks, Iris, WatGis, MezzoTeam

Pour créer deux lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) avec leur réseau de 10 km de long et ses 21 stations afin d’accueillir 20 000 voyageurs/jour, la ville de Cayenne en Guyane s’est laissé convaincre d’utiliser le BIM. Le partenariat public-privé Ibys, mené par Colas a donc mis en place une convention BIM pour organiser le travail des équipes. Mais pour les entreprises impliquées, cela a permis d’optimiser la collaboration mais aussi de préparer l’exploitation sur 30 ans. La livraison d’une maquette « tel-que-construit » fait partie des livrables. Colas a également utilisé son outil d’auscultation de chaussée par intelligence artificielle et capteur photo dont les conclusions viendront alimenter la maquette numérique.
Intervenants : MOA : PPP Ibys/Cacl (dont Colas Projects, Ribal TP, FIDEPPP2). BE : Ingérop/AEI. Entreprises de construction : Colas Projects, Ribal TP.
Logiciels : Civil 3D, Covadis, Rhino/Grasshopper, Trimble Quadri, QGIS, FME.

Le département des Hauts-de-Seine développe le jumeau numérique d’une partie de ses réseaux d'assainissement. Il doit servir à l’exploitation et à la maintenance d’un vaste patrimoine existant, soit 450 km de réseaux et 65 ouvrages hydrauliques. Pour ce faire, Suez a développé un portail pour lier le patrimoine en 3D et le flux des données d’exploitation. La première étape a consisté à modéliser les ouvrages existants pour les intégrer au système d’information géographique (SIG) en 3D du territoire. La seconde étape, en cours, concerne le déploiement du portail pour visualiser les actifs, gérer les documents (GED), intégrer les inspections par drones des canalisations, et accéder aux données relatives aux éléments ponctuels type regards, branchements, capteurs... A l’horizon 2030, l’objectif sera de développer l’intelligence artificielle pour détecter les défauts ou la maintenance prédictive. A terme, ce jumeau numérique apportera une meilleure connaissance du patrimoine souterrain et limitera les risques liés aux visites.
Intervenants : MOA : Département des Hauts-de-Seine. MOE : Exploitant : Suez (Sevesc Assainissement et Services). BE : Suez Smart Solutions et Consulting
Logiciels : Revit, ArcGIS, ReflectIOD, Blender, Symfony, ElasticSearch, SmartShape

Des chantiers exceptionnels, des délais inscrits dans le marbre, une multitude d’acteurs et des ouvrages qui devront pouvoir être reconvertis une fois les Jeux olympiques de 2024 passés : la Solideo avait tout intérêt à faire appel au BIM pour la construction des ouvrages emblématiques que sont le village des athlètes, le cluster des médias et la colline Elancourt, ainsi que pour les équipements publics construits pour l’occasion. Si le BIM permet habituellement d’anticiper l’exploitation et la maintenance dès la conception du projet, celui-ci comporte une étape supplémentaire en raison de la réversibilité des ouvrages olympiques une fois les Jeux achevés. La conception numérique comprend donc des maquettes lors des trois étapes : existant, Jeux olympiques et phase héritage. Celles-ci évoluent progressivement, depuis l’offre jusqu’au DOE, jumeau numérique de l’ouvrage. Le BIM a d’ailleurs été rendu contractuel avant la phase d’appels d’offres et la Solideo considéré les maquettes numériques comme son héritage immatériel.
Intervenants : MOA : Solideo. MOE, entreprises de travaux, BE : divers.
Logiciels : Revit, ArchiCAD, Mensura, Allplan, Covadis, Civil 3D 3D, Tekla, Navisworks, Solibri.

Comment industrialiser la réalisation d’usines en tenant compte des besoins du client, des contraintes d’exécution, d’approvisionnement, d’assemblage et enfin, de mise en œuvre ? Pour répondre à cette question Spie Batignolles Energie a choisi de recourir au BIM. Cela permet aux équipes de l’entreprise d’utiliser une démarche intégrée depuis la conception jusqu’à l’installation sur chantier. Tout commence par un relevé de l’existant afin de créer un modèle BIM commun. Cette maquette s’étoffe ensuite au fil du projet pour gagner en précision et en détails. L’entreprise met particulièrement l’accent sur la continuité de l’information au fil de l’évolution de la complexité du projet, afin de ne pas trop bouleverser les pratiques, ni perdre en rentabilité. Coté exploitation-maintenance, Spie Batignolles Energies maintient en interne les maquettes des projets livrés pour pouvoir se positionner sur la maintenance.
Intervenants : MOA : Motul, Graine d’Alliance, Ucal. MOE et BE : Spie Batignolles Energie.
Logiciels : AutoCad, Revit, Inventor, Solidworks, Navisworks, BIM 360, Dynamo.