Infrastructures et numérique : MINnD 2050, du programme national à la structure associative

Chaire sur l'intelligence artificielle, groupe de travail sur le jumeau numérique territorial, rencontres EduBIM, MINnD 2050 est désormais une association active. 

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Devenue association, MINnD 2050 adresse tous les sujets en lien avec la digitalisation des infrastructures, jusqu'à l'éducation.

Une petite équipe et beaucoup d’efficacité. La nouvelle association MINnD 2050 (Modélisation des informations interopérables pour des infrastructures durables) surfe sur la dynamique lancée avec le programme national (2014-18 puis 2019-2022/23) dont elle est issue. « Grâce à la mobilisation de nos 240 membres, nous avons alors produit 90 notes de positionnement et nous avons décidé d’aller plus loin », présente Hervé Halbout, vice-président de l’association loi 1901, qui porte désormais le projet.

Principale ambition : « ouvrir MINnD 2050 aux collectivités territoriales, largement absentes du programme national », poursuit François Robida, son président. Et pour atteindre cet objectif, plusieurs chantiers sont déjà lancés, avec d’abord cinq groupes de travail. Le plus important porte sur le jumeau numérique territorial. Lancé dès la fin 2023, il compte aujourd’hui plus de de 150 participants. Co-animé par Maud Guizol, directrice BIM et jumeau numérique chez Colas, Rémi Montorio, directeur de projets géographiques à la Métropole Européenne de Lille et Hervé Halbout, ce groupe de travail vise à définir précisément le jumeau numérique territorial et à comparer la pertinence et l’intérêt des différents outils disponibles. Il compte dans ses rangs des représentants du Québec, de la ville de Montréal et de Suisse, entre autres. « Des collectivités en pointe dans la digitalisation de leur territoire », souligne Hervé Halbout.

Calcul carbone des infrastructures

Les autres groupes de travail (GT) portent sur le carbone et l’analyse du cycle de vie, la standardisation, l’exploitation/maintenance et la maîtrise d’usage. Sur le carbone, le GT a déjà produit une ontologie des infrastructures. « Cet ensemble structuré d’information permet d’harmoniser la façon de décrire une infrastructure pour produire ensuite des calculs dont les résultats pourront ensuite être comparés », détaille Sylvain Riss, trésorier de l’association et animateur de ce GT.

Quant à celui sur la normalisation, l’enjeu est de taille, puisqu’il s’agit de maintenir la présence française dans les instances du Comité européen de normalisation (CEN), comme de l’Organisation internationale de normalisation (ISO). « Les enjeux sont grands puisque les normes et méthodologies qui y sont définies et standardisées guident ensuite les méthodes de travail pendant des années. Actuellement, ce sont les spécialistes chinois qui orientent les choix. Ils occupent les places laissées vacantes par les américains », s’inquiète François Robida.

IA, transition écologique et éducation

Au-delà des groupes de travail, MINnD 2050 est partie prenante de la chaire AI for Archi, portée par l’ENSA de Grenoble et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), dont elle assure la coordination. Elle s'apprête à répondre avec la Fresque de la Construction à un appel à commun de l'Ademe afin de mobiliser les communs pour la transition écologique. L'association vient aussi de répondre au projet européen IB2S (I build smart and sustainable) COVE, qui vise à formaliser des outils de sensibilisation et de formation au numérique pour les infrastructures. « Il s’agit de préparer des contenus pédagogiques à partir des quelques 5000 pages de rapports déjà produits dans le cadre de MINnD », éclaire Hervé Halbout. 

Virtual Ter à Caen fin mai

En la matière, la jeune association peut compter sur la solide expérience de ses membres, qui organisent depuis 2015 les journées EduBIM chaque année. « La manifestation se déroule toujours sur deux jours, en lien avec une école d’ingénieur ou d’architecture. Le premier est consacré à la recherche avec des articles validés au préalable par un comité scientifique. Cette somme est ensuite publiée annuellement. Le deuxième jour est consacré à la formation.

Forte de cette expérience, l’association a organisé fin mai à Caen, la première édition du colloque Virtual Ter (comme territoire), soit quatre demi-journées pour vulgariser et expliquer le jumeau numérique territorial. L’événement a rassemblé un peu plus de 200 participants, dont des Québécois, Suisses et Hollandais. Un succès qui permet à Hervé Halbout d’annoncer dès maintenant la prochaine édition : « elle se tiendra la deuxième quinzaine de mai 2026, toujours à Caen ».

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