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La médiathèque James-Baldwin à Paris reçoit un prix international

L’équipement culturel livré l’an dernier par l’architecte Philippe Madec dans le XIXe arrondissement de la capitale est le lauréat 2025 du Green Library Award.

La médiathèque James-Baldwin à Paris (XIXe) a remporté, le 19 août dernier, le 1er prix de la bibliothèque verte. Rien à voir avec la collection de livres pour enfants… Il s’agit ici du Green Library Award, une récompense décernée à un bâtiment pour ses qualités environnementales par l’International federation of library associations and institutions (IFLA). «C’est une première pour la France», s’est félicité sur LinkedIn son architecte, Philippe Madec, qui remercie tous les partenaires de cette réalisation «frugale», dont la Ville de Paris, maître d’ouvrage.

Les intervenants de l'opération :
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Paris.
Maîtrise d’œuvre : Associer (ex-Atelier Philippe Madec & Associés), Nicolas Miessner (architecte associé, terre crue). BET : Igrec Ingénierie (structure, fluides, OPC, économie), Tribu DD (environnement), Gaujard Technologies (structure bois), BeTerre (terre crue), Amàco (formulation terre crue), AAB (acoustique), Mutabilis (paysagiste).
Entreprises principales : Campenon Bernard Construction (macrolot), Fehr (terre crue).

Ventilation traversante et murs en terre crue

Ouverte au public à l’été 2024, la médiathèque de 2800 m² s’est installée dans un ancien lycée hôtelier construit dans les années 1970, accueillant aussi à présent la Maison des réfugiés, pilotée par Emmaüs Solidarité et l’association Singa. Le cube en béton de quatre étages, dans lequel prennent place les salles de lecture, a été évidé en son cœur afin de créer un patio dit «dépressionnaire» de 10 m de côté. Celui-ci favorise la ventilation traversante au sein de l’édifice, comme l’expliquait notre journaliste Amélie Luquain en 2023.

La même année, elle détaillait également la mise en œuvre de panneaux préfabriqués en terre crue coulée non adjuvantée, visibles dans l’extension en bois dédiée aux circulations. C’était une première pour la filière, avait souligné durant le chantier l’architecte Nicolas Miessner, impliqué avec BeTerre et Amàco dans cette innovation. Il est décédé en février 2024, à l’âge de 44 ans. «Ces parois témoigneront de ton engagement et nous aurons une pensée très émue pour toi à chaque venue», écrivait alors Philippe Madec sur LinkedIn.

Témoignage d’Eva Garcia, épouse de Nicolas Miessner :
« Nicolas était né à Albi, une ville qui comporte beaucoup de constructions en terre, notamment la cathédrale qui l’impressionnait. Sa passion pour cette matière vient de là, et elle s’est développée au fur et à mesure de ses voyages dans les pays africains. Le Niger était le premier traversé après notre rencontre. En tant qu’architecte, il voulait démontrer que son matériau fétiche pouvait servir de mode de construction actuel, industrialisé grâce à la préfabrication. Alors il expérimentait, parfois au sein même de son agence, muni d’une pelle et d’une toupie pour réaliser des prototypes de murs. Ils incarnent bien l’homme qu’il était, à la fois solide et fragile. »
 

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