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La Biennale de Venise expose l’architecture africaine dans toute sa diversité

De l’Afrique du Sud à la Tunisie, de la période coloniale à aujourd’hui, la 18e Mostra internationale d’architecture à Venise (Italie) fait pour la première fois place au continent africain et à sa diaspora, jusqu’au 26 novembre prochain, dans ses sites des Giardini et de l’Arsenale.

D’ordinaire, maquettes, plans et prototypes à échelle 1/1 inondent les deux sites de la Biennale d’architecture de Venise -  Arsenale et Giardini - comme l’acqua alta un jour de marée haute dans la cité lagunaire. Cette année, presque rien de tout cela. «Nous avons demandé aux participants d’envisager la représentation de leurs travaux d’une manière légèrement différente, en pensant à ce qu’ils souhaitaient que le public ressente», explique Lesley Lokko, commissaire générale de cette 18e Mostra, ouverte du 20 mai au 26 novembre 2023.

Résultat : tissus, tressages, imprimés et collages s’entremêlent aux sons et aux images de films documentaires et de vidéos artistiques.

Née en 1964 de parents ghanéen et écossais, Lesley Lokko est architecte, enseignante et romancière. Pour la Biennale de Venise 2023, elle a choisi comme intitulé « Le laboratoire du futur » et, par conséquent, invité les 89 personnalités et les 64 nations participantes à présenter leurs expérimentations relatives à l’architecture de demain. Au final, il s’agit bien d’un laboratoire. Mais celui-ci va bien au-delà du seul domaine de la construction puisque les champs d’études les plus variés s’appliquent ici : histoire, géographie, économie, politique, langue, sociologie, agronomie, etc.

Terrain d’expérimentation

«Lesley Lokko fait de l’architecture l’un des plus importants sujets de recherche pour répondre aux besoins de l’humanité, indique Roberto Cicutto, président de la Biennale de Venise. Et avec son laboratoire du futur, elle prend l’Afrique comme terrain d’expérimentation pour vérifier des hypothèses et les exposer au reste du monde. Pendant très longtemps, ce continent n’était pas invité à la table des discussions internationales. Cette Mostra est donc une occasion à ne pas manquer pour entendre ses voix.»

Roberto Cicutto a par ailleurs déploré que «la fête soit gâchée» par l’absence de trois collaborateurs ghanéens de l’équipe de la commissaire générale de l’exposition, qui n’ont pas réussi à obtenir de visa pour entrer sur le territoire italien. Le président de la Biennale voit dans ce regrettable épisode «une contradiction avec le message que la manifestation veut faire passer, celle d’une collaboration entre le Nord, l’Occident et l’Afrique».

Lors de la conférence de presse organisée le 18 mai dernier à l’Arsenale, Lesley Lokko a comparé ce refus de visa à «une politique de l’ombre». Elle a ajouté : «Je n’ai cessé de le répéter depuis le début de ce projet extraordinaire, l’intention de cette exposition n’est pas de remplacer, mais d’augmenter, de s’étendre, et non de se contracter, d’ajouter, et non de soustraire.»

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