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L’Institut de France en son mini-palais des congrès

Avec son auditorium, son foyer et ses salles de réunion, l’espace « 3 Mazarine » à Paris (VIe) fournit aux académiciens un lieu de partage du savoir avec le public. Son architecture, signée Marc Barani, fait corps avec le patrimoine existant.

Un mini-palais des congrès d’environ 2500 m² a été inauguré le 11 février dans le palais de l’Institut de France à Paris (VIe). Les académiciens qui y siègent bénéficient désormais d’un auditorium de 350 places et plusieurs salles de réunion et de réception attenantes, afin d’y organiser des séances de travail à huis clos ou bien des événements ouverts au public (conférences, concerts, projections, etc.). Cet espace est accessible au n°3 de la rue Mazarine, d’où son appellation « 3 Mazarine ».

Le projet a été approuvé en novembre 2009 par la commission administrative centrale de l’Institut de France. Mais il a mis presque dix ans à aboutir. « Les études ont été plus longues que prévues, la parcelle a été difficile à récupérer auprès de la Monnaie de Paris, les fouilles archéologiques ont mis à jour des vestiges de l’enceinte de Philippe Auguste et il a fallu construire un bâtiment neuf dans un site classé et enclavé », énumère Jean Musseau, chef de projet à l’Oppic. L’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture a assuré la maîtrise d’ouvrage déléguée. Le coût des travaux s’élève à 15 millions d’euros.

Palimpseste

« Le patrimoine est une force, pas une contrainte », affirme l’architecte Marc Barani, retenu en 2011 parmi 173 candidatures au concours de maîtrise d’œuvre. Au lieu de démolir la halle industrielle du XIXe siècle qui occupait une partie de la cour n°3, il a décidé de la conserver comme un « palimpseste », écrivant ainsi une nouvelle page d’histoire sur ce site. Déposée, nettoyée puis remontée, la charpente métallique abrite aujourd’hui le foyer de l’auditorium qui s’inscrit dans son prolongement. La façade autrefois opaque a été remplacée par une double paroi en verre dans laquelle glisse un voile d’intimité.

L’auditorium, partiellement enterré, a été réalisé en béton. Comme revêtement intérieur, « il emprunte la pierre à la coupole de l’Institut et le bois à la grande salle des séances », indique Marc Barani. Le plafond à caissons et les parois latérales équipées de volets mobiles permettent de gérer l’acoustique de la salle en fonction des manifestations qui s’y déroulent. « La trame a été travaillée de telle manière avec l’acousticien Jean-Paul Lamoureux que lorsque le son frappe sur les parois, il se diffuse tout en gardant sa richesse », précise l’architecte, qui est aussi usager du lieu depuis son élection fin 2018 en tant que membre de l’Académie des beaux-arts.

Constellation

Dans le cadre du 1% artistique, Laurent Grasso, diplômé de l’Ecole des beaux-arts de Paris, a parsemé l’espace 3 Mazarine de dix sculptures en onyx rétroéclairées. Elles représentent un casque, une chouette et un bouclier - les trois attributs de Minerve, déesse qui symbolise l’Institut de France -, mais également un œil, un serpent, une étoile, un nuage, le soleil et les première et dernière lettres de l’alphabet grec alpha et oméga. « L’idée, avec cette constellation de signaux mystérieux, était de se saisir des fantômes de ce lieu où les couches d’histoires se superposent et se mélangent, explique le plasticien. L’onyx se révèle grâce à la lumière, tout comme l’architecture. »

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