L’Auditorium de Sisteron restauré avec les gestes d’antan
À Sisteron, pour redonner tout son prestige au chœur de cette chapelle transformée en auditorium, l’entreprise Gioffredo a utilisé les matériaux et les techniques d’origine : du plâtre manuel sur un support bois.
Vue générale du chantier, avec au fond, le choeur dans lequel Jean-Marcel Gioffredo a créé un plafond en voûte, avec des matériaux et techniques anciennes.
(Maury Cyrille)
L’ossature et le lattis
Conçue grâce à une épure au sol, l’ossature métal cintrée, posée à entraxe 50 cm, crée une voûte hexagonale, en demi quart de rond. Les lattis en OSB (de largeur 5 cm, épaisseur 2,5 cm et longueur de 50 cm à 2,30 m), sont vissés horizontalement et espacés de 1 cm pour laisser passer le plâtre.
Bandes armées
La pose du lattis a été réalisée au laser. Puis les angles ont été renforcés par bandes armées fibrées.
(Maury Cyrille)
Gâchage du plâtre
Après la pose d’un film plastique pour protéger le platelage de l’échafaudage, le plâtre est gâché manuellement dans une auge à plâtre. La première étape consistera en l’enduisage du plafond plat (partie circulaire plate de la voûte), en une passe, avec un plâtre manuel gâché à 1 kg/litre.
Première passe sur l’ossature
La première passe est faite en insistant : le plâtre pénètre entre les lattis, assurant une bonne liaison. Un plâtre dur (2 kg/l) en épaisseur 1 à 2 cm crée une courbe harmonieuse, qui va relier les oculus, chapiteaux et corniches en partie basse.
(Maury Cyrille)
Seconde passe
Une seconde passe, de finition, est réalisée avec un plâtre plus léger (1 kg/l). Puis la surface est vitrifiée avec un plâtre mort très dilué, afin d’apporter un aspect lisse et brillant.
(Maury Cyrille)
Jean-Marcel Gioffredo
« C’est une première en lattis et j’en suis très heureux. Nous avons fait ici du plâtre comme à l’ancienne : une auge, un gâchoir et des taloches avec une pose dans les règles de l’art. »
L’auditorium de musique de Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) est situé dans l’ancienne chapelle des missionnaires de la Croix, monument historique du XVIIIe siècle. Ses décors en gypse (pilastres, chapiteaux, denticules, corniches) font l'objet d'une restauration minutieuse tandis qu’un plafond en voûte est créé sur l’ancien choeur. Les architectes des bâtiments de France ont imposé de retrouver les couleurs d’origine et d’utiliser les techniques et les matériaux d’antan.
Pour la voûte, Jean-Marcel Gioffredo a choisi un plâtre manuel traditionnel et créé les formes avec un lattis en bois au lieu du treillis métallique habituel. Le défi a été relevé grâce à sa connaissance du bâti historique régional : la pose de lattes en bois sec épais, rugueux et hydrofugé pour éviter que le bois n’absorbe l’eau du plâtre lors de l’enduisage et le décolle ou le fissure au séchage, ainsi que la fixation du lattis sur une ossature métallique, compte tenu de la charge.
Cette seule partie du chantier a pris un mois pour une superficie d’environ 12 m², sans compter le temps plus long que prévu en conception et approvisionnement. Mais elle apporte la satisfaction à Jean-Marcel Gioffredo et à son compagnon Valentin Bruno de réaliser un ouvrage unique, dans l’esprit de l’économie circulaire : le site Siniat de Mazan (Vaucluse), à 100 km, a fourni le plâtre manuel Plafer Plus 903, et un menuisier local a fabriqué les lattis.
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.