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Sept ans après le lancement du concours d’architecture pour la rénovation du musée national de la Marine, le lieu rouvre enfin au public. Aux commandes du paquebot métamorphosé, pas moins de quatre équipes de maîtrise d’œuvre - h2o architectes/Snøhetta, Pierre Bortolussi (ACMH), Casson Mann (scénographie) et Contours soft design (signalétique) - placées sous le pavillon de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (Oppic), maître d’ouvrage délégué, et de ses AMO.
Pour la première fois depuis son installation au sein du Palais de Chaillot en 1943, le «musée national de la Marine» a vécu une métamorphose complète. Au nombre des enjeux : redéfinir les espaces pour diversifier l’offre culturelle ; améliorer l’attractivité des lieux par la muséographie et la qualité de l’accueil ; mettre aux normes techniques et réglementaires le bâtiment dans son ensemble ; implanter de nouveaux espaces dédiés : restauration, boutique, auditorium, lieu événementiel, etc. Ces différents chantiers ont été mis en œuvre par les quatre équipes précédemment citées, en même temps que le chantier de restauration de la collection mené en interne par les équipes du musée.
Point de départ du projet, la transformation par Carlu, Boileau et Azéma pour l’exposition universelle de 1937 du palais du Trocadéro de 1878. A cette occasion, les deux ailes-galeries du palais sont épaissies. Le projet actuel propose une composition/restitution des volumes des galeries de 1937. Le traitement des espaces intérieurs du musée crée ainsi un nouveau parcours visiteurs, particulièrement fluide. La séquence d’entrée débute par un vestibule, à l’atmosphère mystérieuse, sorte de sas de décompression entre dehors et dedans, et se prolonge en un hall toute hauteur d’où se dévoile progressivement la galerie Davioud, qui accueille une succession de volumes simples qui mettent en exergue l’échelle du bâtiment.
Une «boucle de visite», lisible et intuitive est créée, inexistante jusqu’alors, via la réouverture de l’escalier historique, conçu pour le projet initial de 1878, et son intégration au parcours qui dessert les espaces d’expositions temporaires et permanentes. Ces mêmes espaces sont ponctuellement ouverts sur l’extérieur, répondant à la double volonté de restituer une partie du projet de 1937 et de renforcer l’ancrage du musée dans son contexte urbain. La réouverture des baies rétablit notamment une connexion visuelle avec la tour Eiffel toute proche et les jardins du Trocadéro, désormais visibles depuis les espaces d’exposition.
Le projet architectural réintroduit également le rôle du pavillon d’about à mi-parcours de visite : il devient le point de convergence naturel des galeries courbes. L’oculus imaginé par Davioud pour le projet de 1937, mais non réalisé, est ici mis en œuvre. Désormais révélé dans sa verticalité, ce pavillon d’about assure la charnière visuelle entre les différents niveaux, jusque sous la voûte initiale restituée.
Concourir à quatre mains...
h2o architectes et l’agence norvégienne Snøhetta se rencontrent en 2016 et décident de concourir ensemble. L’équipe ainsi constituée est retenue parmi les 117 candidatures reçues par la maîtrise d’ouvrage. A partir du dossier de consultation, chaque agence a analysé les éléments pour se saisir des enjeux du projet et élaborer ses premières intentions architecturales.
Après de nombreux essais pour la définition volumétrique des nouveaux programmes, la préservation du vide des galeries s’est présentée comme la solution la mieux adaptée. Le bâtiment existant, avec sa grandeur, sa simplicité de traitement et sa générosité spatiale, était l’élément fédérateur. C’est donc par la mise en œuvre d’un projet ancré dans son site et valorisant les qualités intrinsèques du bâtiment existant que le dessin s’est mis aux services des usages. La clarté de l’approche, la fluidité du parcours et la compréhension des enjeux du musée de demain exprimées en phase concours ont valu à l’équipe franco-norvégienne d’être désignée lauréate.
h2o architectes, en tant que mandataire, s’est chargé de la conception générale et du suivi des travaux : espaces d’accueil, d’exposition, de restauration, de logistique et de conservation des collections ainsi que du nouvel auditorium et des bureaux du personnel. L’agence parisienne a également assuré la coordination avec l’ACMH en charge du bâtiment, et l’interface avec la muséographie et la scénographie, faisant l’objet d’un second marché. Snøhetta s’est concentrée sur l’étude de la séquence d’entrée et de l’intégration de l'accueil-billetterie. En phase chantier, Snøhetta a accompagné h2o architectes pour apporter son expertise dans la mise en œuvre de procédés techniques de certains ouvrages.
Fiche des intervenants
Maître d’ouvrage : Musée national de la Marine
Maître d’ouvrage délégué : Oppic
Assistants à maîtrise d'ouvrage : Batscop, Setec Opency, Risk Control, Qualiconsult, Handigo, H3C, Oasiis, Sur&tis, SG Conseil.
Maîtrise d’œuvre rénovation : h2o architectes (mandataire), Snøhetta (architecte associé). BET : Équilibre Structures (structure), Igrec Ingénierie (fluides), VPEAS (économiste), Agence On (éclairage), Impédance (acoustique), Casso & Associés (sécurité incendie).
Maîtrise d’œuvre Monument historique (clos et couvert) : Pierre Bortolussi (ACMH)
Maîtrise d'œuvre scénographie : Casson Mann (mandataire). BET : Adéquat (économiste, OPC), Praline (graphiste), 8’18 (conception lumière), Think acoustique (acoustique), Polymorphe Design (accessibilité), RC (équipement audiovisuel), GMGB (ingénieur structure audiovisuel), ANA Ingénierie (ingénieur CFO/Cfa/CVC audiovisuel), Igrec Ingénierie (consultant maintenance audiovisuel)
Maîtrise d'œuvre signalétique : Contours soft design (signaléticien). BET : Approche Audiovisuel (audiovisuel), Tactile Studio (design 3D et conception maquette tactile).
Coût d’opération (toutes dépenses confondues) : 72,20 millions d’euros TTC.