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« Sous les assauts incessants du vent et des vagues, Fort Boyard a perdu ses protections. Si nous n’intervenons pas rapidement, c’est la ruine de l’édifice ». C’est avec ces mots que Sylvie Marcilly, présidente du conseil départemental de la Charente-Maritime, a officiellement lancé, en présence d’Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, l’appel aux dons pour la restauration de ce monument imaginé pour protéger l’arsenal de Rochefort des navires britanniques.
Des protections de 8 000 tonnes construites hors site
Les travaux qui vont être engagés à partir de l’été prochain ne concernent pas tant le monument que les protections marines, datant des années 1860, et qui ont complètement disparu. Et tout l’enjeu des 35,5 millions d’euros HT investis va être de reconstruire l’éperon, au nord, qui protège le fort de la houle et des courants ; le havre d’accostage, au sud, qui permettra un accès direct au monument ; et la risberme. Pour ce faire, le département, maître d’ouvrage, a lancé un dialogue compétitif remporté par un groupement composé de l’entreprise de travaux ETPO comme mandataire (Nantes), du bureau d’études BRL Ingénierie de Nantes et du cabinet Architecture Patrimoine de Bordeaux.
« Les deux protections seront fabriquées hors site, au sein du port de Saint-Nazaire, le seul qui possède des cales sèches assez grandes pour accueillir ces ouvrages de près de 30 m de large sur 40 m de long », explique Yves Stassen, chef de service ouvrages maritimes chez ETPO, avant de compléter : « Le havre d’accostage et l’éperon transiteront ensuite vers le port de La Rochelle avant de rejoindre le monument, en flottaison. L’installation du premier est programmée pour l’été 2026 et celle du second un an après ». La pose de ces deux structures qui vont afficher un poids global de quelque 8 000 tonnes sera précédée de travaux de préparation des assises. Période durant laquelle entre 2 000 et 3 000 m3 de matériaux seront apportés sur site.
Une ouverture au public en 2028
Les deux ouvrages en béton occuperont peu ou prou la même emprise que les protections originales. Malgré tout, pour répondre à la problématique de montée des eaux, ils seront un peu plus hauts : le havre affichera 11,5 m et l’éperon quelque 10,5 m. Pour compléter l’ensemble, une reprise de la risberme est prévue. Cette dernière est censée protéger le monument des effets de l’érosion et de l’affouillement induits par les courants et les houles. Du béton et des pavés préfabriqués seront utilisés pour cette partie du chantier qui va s’étaler de l’été 2025 à l’été 2027.
En attendant la réception des travaux en 2028 - qui devrait également marquer l’ouverture du fort au grand public - le département compte sur la campagne de don pour récupérer 9 millions d’euros. En complément, la collectivité pourra s’appuyer sur une subvention de 6 millions d’euros provenant du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, et du contrat de plan Etat-région.