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Calvados : le musée du Débarquement reprend vie face à Gold Beach

La première partie de la construction du musée du Débarquement est prête à recevoir ses visiteurs. Ce projet à 10 millions d’euros HT, qui ne sera inauguré qu’en juin 2024 à l’occasion du 80e anniversaire de l’événement, a été dévoilé le lundi 20 mars 2023 lors d’une visite de chantier.

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A 10 jours de l’ouverture au public, tout est presque prêt. Le plastique protège encore les fauteuils de l’accueil et les textes ne sont pas encore tous posés aux murs, mais dans les rangs, certains visiteurs glissent déjà un mot à l’architecte pour le féliciter d’avoir tenu les délais de ce chantier démarré en avril 2021. Ce qui permettra d’ouvrir les portes le 1er avril.

A Arromanches (Calvados), le tout nouveau musée du Débarquement remplace l’ancien, doublant la surface utile, qui passe à 2000 m2. L’édifice a pris place au même endroit, toujours face à Gold Beach, la plage où les événements ayant permis la libération de la France se sont déroulés à partir de la nuit du 5 au 6 juin 1944.

Référence au béton du port artificiel

Sélectionné en octobre 2019, à la fois pour l’architecture et la scénographie, l’atelier Projectiles s’est basé sur le projet muséal et sur la liste des objets de la collection pour imaginer l’équipement. A commencer par la structure béton et les façades vitrées, qui font référence à l’histoire des pontons en béton remorqués par les troupes britanniques à travers la Manche en 1944 pour y être assemblés sur la plage d’Arromanches et y aménager un port artificiel.

« L’usage du béton est un clin d’œil et la préfabrication a permis un montage rapide de la coque du bâtiment, explique Daniel Mészáros, architecte associé de Projectiles en charge du projet. Le musée est très vitré et très ouvert sur l’extérieur pour mettre en co-visibilité le site avec les objets de la collection. »

« Les objets nécessitent de mesures de conservation particulières. Il faut éviter les chocs thermiques et hygrométriques qui risquent d’abîmer les collections », précise l’architecte. Il ajoute que ces mesures permettent simultanément d’améliorer le confort des visiteurs, le traitement d’air étant réajusté en permanence.

Projection en surimpression

La proximité des vestiges a aussi permis d’imaginer un mapping évoquant la construction et l’utilisation du Mulberry B, le port artificiel dont les vestiges sont toujours visibles depuis le musée. Les images du port comme il l’était en 1944 sont projetées sur les baies vitrées, se superposant ainsi sur la vue de la plage actuelle.

« Çela nous semblait être un dispositif idéal pour ce musée et ce parcours avec les grandes vitrines exposant les objets trouvés sur cette plage », raconte Daniel Mészáros. Le processus combine des stores filtrants installés pour la conservation des objets et des filtres posés sur la baie vitrée permettant d’obtenir la surimpression de la position des différents quais de déchargement et des chaussées flottantes en ayant comme arrière-plan le paysage, les vestiges et l’horizon toujours visibles.

Partie administrative

D’ici la fin de l’année, la partie administrative du bâtiment doit être livrée, avant l’aménagement, par la paysagiste Emma Blanc, d’un jardin à l’arrière du bâtiment pour le printemps 2024. La commune d’Arromanches a délégué l’assistance à maître d’ouvrage à la Société hérouvillaise d’économie mixte pour l’aménagement (Shema).

Projectiles s’est par ailleurs associé à WA75 pour la signalétique, Abraxas pour la conception des lumières et Lundi 8 pour l’interface multimédia. Les principaux lots du chantier ont été remportés par Cmeg pour le gros œuvre, Renouard pour la façade vitrée, Fouchard pour le traitement climatique, Spie pour l’électricité et Haret Déco pour la menuiserie.

Financement du projet

Le projet à 10 millions d’euros HT a été cofinancé par la commune d’Arromanches (3,6 millions d’euros), l’Etat (2,2 millions d’euros), l’Union européenne (1,8 million d’euros via le Feder), la région Normandie (1,5 million d’euros), le département du Calvados (1 million d’euros). Pour la partie aménagement autour du musée, la société Eoliennes offshore du Calvados participe à hauteur de 70 000 euros, une participation qui fait partie du million accordé par la filiale d’EDF à la commune d’Arromanches pour le financement de toutes opérations en lien avec le site historique.

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