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Après les façades et les grands coulissants, place aujourd'hui à la ventilation, le chauffage, et la production d’ECS et du rafraîchissement, un secteur également très représenté au BAU de Munich (14-19 janvier 2019).
Qu’est ce que le double-flux décentralisé ?
Lors de la rénovation d’un logement, les fenêtres sont changées, l’étanchéité à l’air est considérablement améliorée. Du coup, on ne peut plus se reposer sur la perméabilité à l’air du bâti et des menuiseries pour assurer un renouvellement d’air, même parasite. Il faut organiser une solution de ventilation active. Mais en rénovation, l’espace disponible est souvent compté et il n’est pas toujours possible de poser un groupe de ventilation centralisé et de passer les gaines d’air nécessaires.
Il faut dire que les industriels et les entreprises allemands, longtemps en retard sur la ventilation mécanique, ont sauté l’étape de la ventilation simple flux (extraction mécanique seulement) et sont passés directement au double flux : un réseau de gaine de distribution d’air et un autre pour la reprise d’air. De petites entreprises ont donc inventé des groupes double-flux avec récupération de chaleur, capables de desservir une seule pièce.
Extraction/insufflation continue ou en alternance
Il en existe de deux sortes. Les plus simples se posent directement à travers la paroi extérieure et ne comportent qu’un seul ventilateur, ainsi qu’un accumulateur de chaleur placé dans la veine d’air. Toutes les 30 ou 60 secondes, par exemple, le ventilateur renverse son sens de rotation.
En mode extraction, le flux d’air extrait traverse l’accumulateur de chaleur et le charge. En mode insufflation, l’air neuf introduit se charge en chaleur en traversant l’accumulateur. Autre solution, les appareils comportent deux ventilateurs, plus un accumulateur de chaleur, et organisent un débit d’air continu, avec récupération de chaleur.
Nouvelle évolution, exposée à BAU 2019 sur le stand de Zehnder et de Meltem, les industriels utilisent des échangeurs de chaleur enthalpiques, capables de récupérer chaleur active et chaleur latente et donc d’humidifier au passage l’air neuf introduit. Dans les deux cas, le résultat est spectaculaire. Le passivhaus Institut de Darmstadt qui certifie des solutions pour la construction passive a testé huit appareils de ce type (Dezentrale Einzelraum-Lüftungsgeräte) et affiche les résultats en ligne. Aucun de ces appareils double-flux décentralisé n’affiche un rendement de récupération de chaleur inférieur à 75% (M-WRG-II-E de Meltem). Le record – 87% de rendement – revenant au freeAir100 de bluMartin.
Déjà une consolidation de l’industrie
Dans le cas d’une rénovation, chaque pièce est équipée d’un de ces caissons décentralisés. Les pièces qui ne donnent pas directement sur l’extérieur reçoivent des groupes équipés de rallonges de canalisation de plusieurs mètres, pour atteindre le mur extérieur et le traverser. Les pionniers du double-flux décentralisé étaient de petites entreprises innovatrices, comme LTM ou Meltem. Ils ont véritablement créé un nouveau segment de marché. Ils sont toujours présents, mais ont été rejoints par de nouveaux innovateurs, comme Blu martin, puis par de grandes marques de ventilation, comme Helios, Miaco, Stiebel Eltron ou Zehnder, qui ont pris conscience de l’existence de ce nouveau créneau.
Les grands industriels du chauffage – Wolf, Buderus (Bosch thermotechnologie) ou Vaillant – se sont lancés aussi. Pour gagner du temps, certaines grandes marques ont acheté des pionniers : Swegon a acquis Blu Martin en 2017. Mais cette consolidation n’empêche pas de nouvelles marques d’apparaître régulièrement