Au Familistère de Guise, une nouvelle étape de chantier
M.- D. A.
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Le Palais Social S’inspirant de la théorie fouriériste, Jean-Baptiste André Godin, industriel et penseur autodidacte, a édifié un ensemble offrant aux ouvriers « les équivalents de la richesse ». Ce plan relief de 1931 représente les grands bâtiments de logements, organisés autour de verrières, mais aussi le théâtre, les écoles, la buanderie-piscine, etc. Autant d’édifices pensés avec un souci d’efficacité, et notamment d’hygiène.
Mi-musée, mi-habitation Le pavillon central, avec sa spectaculaire cour sous verrière, se partage aujourd’hui entre des logements, conservés côté sud, et des espaces muséographiques, aménagés côté nord. Une première partie des salles d’exposition a déjà été livrée en 2010. Le chantier, confié aux architectes Béatrice Jullien et Catherine Frenak, se poursuit actuellement pour permettre l’ouverture, le 31 mai prochain de 1 800 m² supplémentaires.
Les entrailles du Familistère La première phase d’aménagement muséopgraphique a été l’occasion de tailler dans le vif du pavillon central. Dans les espaces dédiés à l’efficacité architecturale du Familistère, cette coupe grandeur nature révèle la structure du bâtiment dans toute sa hauteur. Et l’on voit ainsi comment, selon Godin, « des conduits font communiquer les galeries des caves avec des tuyaux pratiqués dans l’épaisseur des murs des appartements. Par ce moyen, l’air circulant dans les galeries peut servir à la ventilation des logements ».
Sobriété de l’aménagement Dans les salles d’exposition livrées en 2010 dans le pavillon central sont évoquées aussi bien l’aventure industrielle des productions Godin que la vie au Familistère. Les architectes ont choisi d’y mettre en œuvre un vocabulaire sobre, qui ne pastiche pas la brique d'origine. Ainsi, une rangée de piliers en bois massif reconstitué (BMR), lazuré blanc, s'est substituée au mur de refend.
Maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre Frédéric Panni (au centre) est le conservateur du Familistère. Béatrice Jullien (à gauche) et Catherine Frenak (à droite) sont les architectes chargées de la réalisation, en deux phases, des espaces muséographiques du pavillon central.
Nouveaux espaces Encore en chantier actuellement, 12 nouvelles salles qui ouvriront au public le 31 mai, serviront notamment aux expositions temporaires (ici) ou accueilleront la nouvelle section « Fabriques de l’utopie ». Y seront évoquées les expérimentations sociales radicales tentées à travers le monde depuis 1800. Un lieu de projections et de conférences sera installé dans l’ancienne épicerie du rez-de-chaussée.
« Machines à habiter » Une collection de maquettes, dont celle de l’Unité d’habitation construite par Le Corbusier à Firminy, permettra de comparer diverses expériences de l’habitat collectif des XXe et XXIe siècles. Elles sont considérées comme des prolongements du modèle familistérien.
Offrir à nouveau des logements Le projet Utopia comprend aussi un volet social. Un bailleur doit ainsi être désigné pour recréer 70 logements dans l'aile droite. Le clos et le couvert de l’édifice ont été restaurés depuis 2011. Ainsi la verrière, qui depuis les années 1960 avait été remplacée par de la tôle plastique, a été restituée.
Un hôtel pour toutes les bourses Le chantier de l’aile gauche a débuté à l’automne dernier et sera mené en plusieurs phases. La première étape vise à remettre en état son étonnante tour de la propreté. Avec son décor extérieur somptuaire, celle-ci abritait les sanitaires et les vide-ordures. A l’horizon 2020, cette aile du Familistère doit accueillir un hôtel multistandard. Une étude de faisabilité opérationnelle doit être lancée sous peu.
Palais rouge, parvis noir La nouvelle place du Familistère a été inaugurée en 2013. Réalisé par architectes de l’agence h2o et du paysagiste Michel Desvigne, ce parvis en brique anthracite contraste avec la brique rouge du Palais social.
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.