Diaporama

Au 51-53 boulevard Haussmann, transfert de charges avant démolition

La restructuration de cet îlot parisien a nécessité de mener de front la réalisation de puits blindés et la création de portiques métalliques en superstructure. Objectif : reprendre les charges des ouvrages existants avant leur démolition.

Réservé aux abonnés

La réhabilitation du 51-53 boulevard Haussmann dans le IXe arrondissement de Paris s’achèvera au printemps après 18 mois de travaux.

Construit en 1866, le bâtiment de 3300 m² jouit d’une adresse prestigieuse face aux Grands Magasins du Printemps et des Galeries Lafayette. Cerné par l’une des voies les plus empruntées de la capitale et les rues Auber et Caumartin, l’îlot triangulaire bénéficie en plus de douze vitrines au rez-de-chaussée réparties le long de plus de 100 m linéaires de façade. Après avoir été occupé historiquement par Le Crédit lyonnais, l’immeuble a été lourdement transformé dans les années 2000 pour accueillir un flagship, puis il est resté vacant cinq ans jusqu’à son acquisition par BNP Paribas REIM France à la fin 2019. « Le bâtiment présentait alors des espaces de ventes verticaux et peu fonctionnels, à cause notamment du comblement de la cour historique par des circulations verticales et de la création de nombreux poteaux », expose Thibaut Bergal, chef de projet pour la maîtrise d’ouvrage.

Le projet de restructuration consiste à libérer les plateaux de 500 m² en rabattant les noyaux en façades et en reconstruisant des planchers. In fine, l’immeuble abritera les locaux techniques dans un second niveau de sous-sol, les commerces au R-1, RDC, R+1 et des bureaux dans les étages supérieurs jusqu’au R+5.

Puits blindés

« Le défi du chantier consistait à transférer les charges de l’ouvrage existant sur les nouvelles structures le temps des travaux de démolition/reconstruction des nouveaux planchers », expose Louis Thollenaz, directeur de chantier chez Bouygues Bâtiment IDF Rénovation Privée.

Après avoir étayé les façades, les travaux de reprises en sous-œuvre, qui ont donc pour but de reporter les fondations sur un sol d’assise inférieur, ont pu démarrer en décembre 2021. Ils ont nécessité la réalisation de 35 puits blindés de 5,5 m de profondeur, de façon à asseoir le mur périmétrique du bâtiment, mais aussi pour créer les fondations de la nouvelle structure. « En terme de phasage, nous avons réalisé les puits en fonction de l’ordre de leur chargement, avec une priorité pour ceux dotés d’une excroissance en béton qui porte la nouvelle ossature », explique Louis Thollenaz.

Une fois toutes les fondations définitives réalisées, les équipes pouvaient terrasser et évacuer en taupe plus de 2200 m3 de terre et réaliser enfin les entre-puits. En fond de fouille, des résilients acoustiques antivibratiles reprennent les vibrations du métro à proximité.

Portiques métalliques

Parallèlement, en superstructure, la toiture a été épurée et les parties centrales des plateaux ont été démolies de haut en bas. Il ne restait alors que des coursives périmétriques de 2 m de largeur ainsi que les poteaux existants conservés jusqu’en sous-sol. Une fois le bâtiment évidé fin avril 2022, la libération des plateaux impliquait de positionner les nouveaux porteurs en façades. « Nous avons créé des portiques métalliques de façade à façade depuis le premier sous-sol jusqu’au R+1. Ils prennent appuis sur les nouvelles fondations en périphérie ce qui dégage l’espace central », explique Louis Thollenaz.

Phasage des travaux de restructuration du 51-53 boulevard Haussmann
Phasage des travaux de restructuration du 51-53 boulevard Haussmann Phasage des travaux de restructuration du 51-53 boulevard Haussmann

Dans les étages supérieurs, qui hébergeront  les bureaux, il fallait désormais transférer les charges de la structure existante sur la nouvelle, métallique. Pour cela, des poteaux béton ont pris place dans ces étages, au droit des portiques, tandis que tous les anciens poteaux ont été démolis jusqu’au sous-sol. « Cette deuxième phase de démolition s’est faite par sciage au câble et au disque, une technique coûteuse, mais qui permet de démolir les éléments sans risques de chutes », complète le directeur du chantier. Une fois les charges rééquilibrées, les poutres préfabriquées en béton précontraint associées aux planchers bois CLT pouvaient être mises en œuvre, ainsi que la couverture, jusqu’à ce que soit déposée la grue en décembre 2022.

Aujourd’hui, les équipes qui atteignent une pointe de 85 personnes sur site s’attellent aux travaux de finition, tandis que les négociations avec les futurs preneurs se poursuivent.

Maîtrise d’ouvrage BNP Paribas REIM France (OPCI BNP Paribas Diversipierre), Lafi Management (AMO)
Maîtrise d’œuvre : Moatti & Rivière (architectes), Khephren (BET structure), Betec (BET Fluides), Cinea (BET acoutique), Sinteo (BET Environnement)
Entreprise générale : Bouygues Bâtiment IDF – Rénovation Privée
Livraison : printemps 2023
Montant des travaux : NC
Certifications : BREEAM very good sur la partie commerces, HQE Bâtiment Durable excellent et BBC Effinergie Rénovation sur la partie bureaux.

Les plus lus : Chantiers
  1. À Malakoff, un artisan charpentier réalise la structure bois d’un immeuble de bureaux
  2. A Marseille, le chantier de La Plateforme numérique avance à bon rythme
  3. Maison individuelle durable : sécurité renforcée et confort thermique pour un avenir responsable
  4. En Alsace, Domial actionne son milliard d’investissements
  5. Immobilier : producteurs et recycleurs de déchets se rassemblent pour massifier le réemploi
  6. Dans les Alpes italiennes, Géotec s’enfonce à la recherche des secrets de la croûte continentale
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !