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Le Lutetia entame sa période Art renouveau, après quatre ans de chantier

A Paris, le célèbre hôtel du boulevard Raspail (VIe) accueille ses premiers clients ce jeudi 12 juillet, après une opération de réhabilitation de vaste ampleur. Le projet, mené par les agences Wilmotte & Associés et Perrot & Richard, a permis la remise aux normes de cet hôtel inauguré en 1910. Mais aussi de remettre en valeur ses décors d’origine mêlant Art nouveau et Art déco.

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En passant les portes à tambours du boulevard Raspail, le voyageur peut se rassurer. Le Lutetia qui rouvre le jeudi 12 juillet après un chantier de quatre années, est toujours le Lutetia, cet hôtel parmi les plus mythiques de Paris. L’établissement qui avait été inauguré en 1910 par la famille Boucicaut, celle-là même qui avait créé le grand magasin du  Bon Marché, de l’autre côté du carrefour, était l’œuvre des architectes Louis-Hippolyte Boileau et Henri Tauzin. «Il a été bâti à une époque qui marque la limite entre l’Art nouveau et l’Art déco », note aujourd’hui Christian Oudart, chef de projet chez Wilmottte & Associés. L’agence a mené la réhabilitation de l’établissement, en association avec leurs confrères Perrot & Richard, en ayant à cœur de préserver cette profusion de motifs végétaux et de décorations géométriques qui faisaient le charme des lieux, tout en assurant la remise aux normes d’un bâtiment resté « dans son jus » depuis trop longtemps.

La ligne, le losange, l'écaille

L’art du renouveau, tel qu’il a été pratiqué au Lutetia a donc consisté à restaurer les décors, en particulier des espaces d’accueil et des salons du rez-de-chaussée. Certains éléments qui avaient disparu sous des décennies de nouvelles couches de peinture ont réapparu, telles de délicieuses fresques à motifs champêtres. D’autres éléments, notamment des motifs en staffs, eux rabotés au fil des ans, ont même été recréés sur la base des photographies d’époque. Par ailleurs, l’équipe d’architecture d’intérieure d’Anne-Claude Dessart, chez Wilmotte & Associés, a dessiné de nouveaux éléments dans l’esprit des lieux, en  composant des variations sur les figures très Art déco de la ligne droite, du losange et de l’écaille et en usant de matériaux ou comme le marbre ou le bois d’eucalyptus. Mais la minutie de ces interventions ne doit pas occulter l’ampleur des travaux qui ont été menés depuis la fermeture de l’hôtel en décembre 2014. Cette opération, qui doit se poursuivre encore jusqu’à l’ouverture de la brasserie à la rentrée, a représenté, selon l’AFP, un budget de 200 millions d’euros.

« Nous avons aussi redonné une bonne base technique au bâtiment, précise Christian Oudart. Car il faut savoir que jusqu’alors, il n’y avait pas d’amenées d’air. De même aucun monte-charge n’existait entre les cuisines en sous-sols et les salles de restauration. » Le chantier a permis d’agrandir l’établissement en sous-sol, en creusant jusqu’à 17 m de profondeur. Par ailleurs, la structure métallique d’origine a été renforcée par un habillage de béton.

Luxe, calme, etc.

Pour le groupe israélien Alrov, qui possède les lieux, il s’agissait de rendre tout son lustre à l’établissement, à commencer par ses chambres. L’architecte Jean-Michel Wilmotte explique ainsi que « dans les étages, toute la distribution a été refaite pour passer de 234 à 184 chambres. » Moins nombreuses donc, elles sont plus confortables, mieux isolées et toutes dotées d’une salle de bain éclairée naturellement. Pour y passer une nuit, le client devra débourser au moins 850 €.

Ces grandes manœuvres ont en effet permis de pallier un indéniable défaut du Lutetia historique : l’hôtel avait la réputation d’être sombre. Le chantier a permis de réaliser des verrières, des ouvertures sur cour et même de créer un jardin intérieur pour la lumière pénètre mieux dans cet antre du luxe.

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