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Piscine intérieure, spa, studios tout confort et roof-top planté d’une prairie printanière en lieu et place des bureaux encombrés des enquêteurs financiers et des cellules de garde à vue : radical changement d’ambiance au 122-126 de la rue du Château-des-Rentiers (Paris, XIIIe) qui fut, jusqu’en 2017, le fief de la brigade financière de la Préfecture de police, administration redoutée des délinquants en cols blancs. Au terme d’une profonde restructuration, cet immeuble de dix étages sur trois niveaux de sous-sol construit entre 1974 et 1979 par les architectes Jacques Rivet et Henrik Lassen s’invente un futur plus placide : il abrite désormais la résidence Ellipse exploitée par Domytis, filiale d’AG2R La Mondiale.
L’établissement, qui a ouvert ses portes début 2004, accueille déjà une soixantaine de personnes âgées autonomes séduites par ce cadre confortable et épanouissant, à mi-chemin entre la dalle des Olympiades, la Place d’Italie et le quartier de la Bibliothèque François-Mitterrand. «Cette opération a permis d’économiser 30% de carbone par rapport à une démolition/construction classique, se réjouit Thomas Péridier, directeur de la Promotion tertiaire du Crédit Agricole Immobilier, opérateur à l’initiative de ce projet. L’une des gageures était de totalement changer d’usage, passant du tertiaire au logement, sans pour autant dénaturer ce site emblématique de l’architecture des années 1970.» Il est vrai qu’avec son plan masse en arc de cercle, ses façades géométriques structurées par lignes verticales et les étonnants motifs curvilignes qui habillent son acrotère, l’édifice ne passe pas inaperçu, même dans le paysage urbain hétéroclite du XIIIe.
134 logements lumineux
Si la structure en béton poteaux-poutres-dalles a été conservée, d’importants réaménagements intérieurs ont été nécessaires pour créer 134 logements lumineux (du studio au trois-pièces) offrant un confort optimal adapté aux seniors : isolation thermique renforcée, volets roulants, grandes salles de bains accessibles aux personnes à mobilité réduite, douches sans ressaut… Une transformation radicale du rez-de-chaussée et des étages inférieurs a aussi permis de loger 1000 m2 de services comprenant un grand restaurant s’ouvrant sur le rez-de-jardin, un bar cosy qui anime le hall, un local coiffure et un bel ensemble piscine-spa-salle de sport aménagé dans l’ancien parking souterrain. Pour un logement deux pièces assorti de telles prestations haut de gamme, les locataires devront tout de même débourser 3900 euros/mois, à moins d’être éligible pour l’un des appartements assortis d’un loyer plafonné.
«Sur le plan architectural, l’un des principaux défis était d’ouvrir ce bâtiment particulièrement introverti, explique François Forest (Atelier d’architecture JFA), qui a orchestré cette restructuration. Nous avons percé un patio et des puits de lumière. En façade, il a fallu découper des éléments de béton pour élargir les ouvertures et créer des balcons. Jusqu’au 7e étage seulement, car le PLU parisien l’interdisait au-delà…» La transformation de l’immeuble a aussi été l’occasion de multiplier par 2,5 le coefficient de biodiversité en aménageant 768 m2 de jardins au rez-de-chaussée et sur une terrasse panoramique accessible située au 11e étage.
Fiche technique :
Maîtrise d’ouvrage : Aegide, Crédit Agricole Immobilier. Maîtrise d’œuvre : François Forest Architecte - Atelier JFA (architecte), Codibat B27 (maître d’œuvre d’exécution). BET : Khephren (structure), Studio Gabriel (architecte d’intérieur), Vertumne (paysagiste). Entreprise générale : Léon Grosse. Surface : 8780m2 SDP. Livraison : octobre 2023 (accueil des premiers résidents début 2024). Coût des travaux : 17M€ HT.