Reportage

A Mirepoix-sur-Tarn, un démontage de pont sous haute surveillance

L’ouvrage qui s’était tragiquement effondré il y a un an et demi est actuellement en cours de démontage. Les opérations, spectaculaires, doivent respecter une procédure stricte à cause de l’enquête judiciaire en cours. Le Moniteur a pu se rendre sur le site, en exclusivité.

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Près d’un an et demi après la catastrophe de Mirepoix sur Tarn (Haute-Garonne), les travaux de démontage du pont suspendu ont enfin débuté. Fin novembre 2019, cet ouvrage qui permettait de traverser le Tarn s’effondrait lors du passage d’une voiture et d’un camion de 50 t, ce qui avait entrainé la mort de deux personnes.

« Au moment de la catastrophe, le tablier est tombé dans la rivière, ainsi que plusieurs suspentes avec leurs chevalets de suspension. Les câbles restés en hauteur se sont entremêlés suite au choc, ce qui nous a obligé à réfléchir ensuite à une solution pour les démêler », décrivent Richard Fournier, responsable du service ouvrage d’art du département de la Haute-Garonne, et Mathieu Canto, ingénieur travaux principal chez Freyssinet.

Quatre-vingt suspentes à retirer

Les premiers travaux ont consisté à stabiliser les pylônes de 17 m de haut qui s’étaient déplacés sous le poids du tablier. Ensuite, afin de permettre aux cordistes d’intervenir sereinement sur les parties aériennes de l’ouvrage, une nacelle a été installée au-dessus de la rivière. Depuis lors, les équipes s’affairent à retirer les suspentes une par une. « A ce jour nous avons retiré 60 éléments sur 80. Pour le moment, nous sommes dans les temps. C’est un soulagement car cette partie des travaux était loin d’être gagnée. Il nous a fallu plusieurs mois de préparation en amont pour gérer les nombreuses inconnues de l'opération », témoigne Mathieu Canto.

Une enquête judiciaire ayant été ouverte suite à l’événement, chaque élément retiré est numéroté afin de pouvoir être expertisé par la suite. « Il a fallu que nous réfléchissions de concert avec l’expert judiciaire pour savoir quelles pièces numéroter et comment, car, en la matière, rien n'est évident. Il y a avait plein de petit éléments auxquels nous n’aurions pas pensé spontanément. Une fois répertoriés, les débris sont stockés dans un entrepôt sécurisé et surveillé. Toute tentative de vol tomberait sous le joug d’une procédure pénale », précise le responsable du service ouvrages d’art.

Une seconde phase à l’automne

Les travaux de cette première phase devraient durer jusqu’à l’été 2021. A l’issue de cette période, la totalité des éléments restés en place après l'accident, à savoir les pylônes, les suspentes et les câbles porteurs, auront tous été démontés. Les parties tombées à l’eau, comme le tablier et certains éléments de suspentes, ne commenceront à être évacués qu’au deuxième semestre 2021. Pour cette seconde phase, le maitre d’ouvrage a indiqué qu’il avait entamé un dialogue compétitif. La procédure est toujours en cours. Les travaux devraient toutefois requérir des compétences spécifiques et très techniques, comme le sciage sous l'eau des 600 t du tablier.

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