Diaporama

A Marseille, la faculté de pharmacie arbore de nouvelles façades

Construite dans les années 1970, la faculté de pharmacie a gagné en confort après deux ans de travaux menés par l’entreprise Léon Grosse associée à l’agence d’architecture Patriarche. Titulaire du marché de conception-réalisation attribué par Aix-Marseille Université, le groupement a pris soin de respecter l’identité architecturale de l’édifice, conçu en forme de tripode par l’architecte René Egger.

Réservé aux abonnés

Après deux ans de chantier réalisé en conception-réalisation par Léon Grosse et Patriarche, la faculté de pharmacie, sur le campus de la Timone à Marseille, arbore une nouvelle enveloppe, plus performante et qui redonne tout son lustre au bâtiment de 29 000 m2 SP, conçu par René Egger, figure centrale de l’architecture d’après-guerre à Marseille.

Respect de l’identité architecturale

Construit au début des années 1970, l’immeuble de grande hauteur (IGH) en R+11 se caractérisait par sa forme en tripode et ses brise-soleil verticaux filants en béton architectonique de teinte gris pierre - les « vélettes » - constituant, avec les nez de planchers en retrait, une grille structurelle régulière sur l’ensemble des ailes.

Pour Aix-Marseille Université (AMU), maître d’ouvrage de l’opération qui a bénéficié de financement du plan de relance, le respect de l’identité architecturale était une priorité au même titre que la rénovation énergétique, l’optimisation des coûts de maintenance et d’exploitation, le déroulement du chantier en site occupé pour maintenir l’activité d’enseignement et de recherche, et l’amélioration du confort d’usage.

« Plutôt que de cacher la structure, grille en béton armé composée d’aiguilles verticales et de dalles saillantes, nous avons choisi de la mettre en valeur et rétablir la connexion entre l’intérieur et l’extérieur, tout en favorisant la lumière naturelle et une façade ouverte. Pour cela, par exemple, nous avons isolé les dalles et les poteaux par l’intérieur », explique l’architecte Alexandre Feuillade, directeur de projet chez Patriarche.

Murs-rideaux verticaux

Dans cette approche patrimoniale, le groupement a imaginé des murs-rideaux verticaux avec des verres solaires réfléchissants appliqués sur les dalles saillantes d’origine et insérés entre les aiguilles en béton qui ont été conservées et restaurées. La nouvelle structure, châssis en aluminium toute hauteur, agrafée à la façade originelle, a eu comme avantage de déporter vers l’extérieur les façades vitrées. A l’origine, le principe de « façades étagères » avait pour effet de placer les surfaces vitrées en retrait nuisant à l’éclairement des pièces.

Réduction de 35 % des consommations énergétiques

« Outre l’amélioration de l’image du bâtiment, la rénovation a permis de reprendre l’isolation d’une construction qui offrait un confort thermique et hygiénique peu satisfaisant au regard des normes actuelles », poursuit Yann Brieussel, directeur du pôle Grands projets à la direction du développement du patrimoine chez AMU.

La nouvelle enveloppe et son double vitrage renforçant l’isolation thermique, la suppression d’une chaufferie au fuel au profit d’une autre alimentée par un mix électricité/gaz, la pose sur la toiture de 450 m2 de panneaux photovoltaïques pour une production électrique en autoconsommation partielle permettent aujourd’hui à AMU de tabler sur une réduction de 35 % des consommations énergétiques et de revendiquer l’obtention du label BBC Effinergie Rénovation.

Parmi les autres mesures améliorant le confort des 2 700 usagers et la performance énergétique figurent la mise en place d’un système de chauffage-climatisation hybride permettant une gestion indépendante du chaud et du froid par pièce, essentielle dans les laboratoires, ainsi que l’installation d’un système de ventilation double flux généralisé.

Huit phases

Enfin pour ne pas perturber les chercheurs, enseignants et étudiants utilisant les laboratoires, les salles de cours et la bibliothèque de la faculté de pharmacie, Léon Grosse, mandataire du marché de conception-réalisation, a organisé le chantier en huit phases successives. « La création de locaux-tampon ont permis, par exemple, d’assurer la continuité des enseignements et de la recherche. Par ailleurs, le groupement a pris à sa charge tous les déménagements et adapté ses interventions lors des périodes d’examen. Nous avions un mois pour déménager entre chaque phase avec, au final, l’exploit d’avoir réalisé le chantier en quatre ans au lieu de six ans », rappelle Olivier Bernard, chef de service travaux chez Léon Grosse.

La rénovation intérieure ne faisait pas partie du marché mais déjà la faculté de pharmacie présente une autre allure.

Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage : Aix-Marseille Université (AMU)
AMO-conduite d’opération : Egis Conseil
Groupement de conception-réalisation : Léon Grosse, entreprise mandataire ; Patriarche, architecte, BET fluides et QEB ; Eckersley O’Callaghan, BET façades ; Isolea, désamiantage ; Demeninge, ingénierie de transfert ; Terre et Lac Solaire, photovoltaïque
Calendrier : signature du marché, janvier 2022 ; travaux préalables pour créer les zones tampon, juillet-août 2022 ; travaux de rénovation énergétique, 1er septembre 2022-1er octobre 2022
Montant total de l’opération : 27,74 millions d’euros HT
Surface : 29 000 m2

Les plus lus : Réalisations
  1. Espace public : la mémoire vive du jardin du 13-Novembre
  2. Travaux souterrains : en haut et en bas, un vrai gymkhana
  3. Equipement scolaire : un îlot de verdure pour la maternelle
  4. Montpellier : l’imagination au pouvoir sur les friches
  5. Nièvre : un bâtiment industriel reconverti en IUT
  6. Bordeaux : rue de Tivoli, les bureaux se transforment en logements
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !