A Lille, le spectaculaire chantier de reconversion de bureaux en campus va bon train
Sur le très prisé boulevard Vauban à Lille, au numéro 27, se déroule un chantier de réhabilitation très technique. Objectif : métamorphoser les 10 000 m2 de bureaux défraîchis de l’ancien siège d’un bailleur social en 12 000 m2 de campus attractif pour étudiants exigeants. Visite du chantier en image.
Emmanuelle Lesquel (Bureau de Lille du Moniteur)
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Chantier de reconversion de bureaux en campus à Lille
Comme il n’existe pas d’accès à la cour intérieure, la pelle, qui permet de détruire le radier, a été livrée en morceaux par grue, puis remontée sur place. Le creusement du radier (de 70 cm d’épaisseur !), pour installer la grue, a été lui particulièrement difficile car il a dû être réalisé sans pelle.
Chantier de reconversion de bureaux en campus à Lille
Pour ne pas mettre en péril l’équilibre des bâtiments avoisinants, le chantier de démolition/reconstruction des 1 200 m2 de radier a été découpé en 24 plots qui sont, à chacun leur tour, détruit puis reconstruit. Ici, un des plots du radier détruit en cours de reconstruction. Pour réaliser cette opération une opération de rabattage de nappe de 150 à 200 m3 d’eau par heure est nécessaire.
Chantier de reconversion de bureaux en campus à Lille
Les 14 000 m2 de plancher du bâtiment, réalisés via un mode constructif de plancher mince en amiante, sont refaits à neuf via le procédé Cofradal d’Arcelor qui permet de ne pas alourdir les planchers et de garder une hauteur sous plafond suffisante. A ce plancher composite est ajouté une dalle de compression béton.
(Samuel Dhote)
Chantier de reconversion de bureaux en campus à Lille
Une couche de protection a été posée entre le plafond et les étais qui assurent sa stabilité durant la pose. En effet, les bacs aciers du procédé Cofradal installés sont déjà finis. Le procédé intègre déjà un isolant et une protection acoustique. Aucun faux plafond ne sera installé, les coups ou traces sont donc à proscrire absolument.
Chantier de reconversion de bureaux en campus à Lille
Les planchers des trois niveaux de parking, situés sous le bâtiment, sont également à refaire car ils ont été réalisés via le même procédé de plancher mince contenant de l’amiante. Les planchers sont retirés de haut en bas en laissant les poutrelles afin d’assurer la stabilité de l’édifice. Puis ils sont reconstruits de bas en haut, en ôtant progressivement les poutrelles. Un phasage minutieux des entreprises est donc impératif.
Chantier de reconversion de bureaux en campus à Lille
La façade situées rue Jacquemars-Giélée est visible ici après enlèvement des huisseries. Les allèges des fenêtres ont été supprimées pour laisser plus de lumière pénétrer à l’intérieur. Un avant-goût de l’aspect très clair de la future façade est visible avec la pose provisoire d’un élément témoin.
En acquérant, fin 2020, les 10 000 m2 en R+5 et R+7 de l’ancien siège de Partenord Habitat, les promoteurs Nacarat et Carré Constructeur savaient que le défi technique à relever serait de taille. A ces défis techniques s’est rajouté un calendrier extrêmement serré suite à la rapide vente en Vefa de l’édifice à une école de commerce, Institut d’Économie scientifique et de Gestion (Iéseg). Objectif : livrer un équipement entièrement remodelé et doté de deux extensions en avril 2023, soit seulement 28 mois après le début des travaux dont le coût est estimé à 23 millions d’euros HT.
Le projet cumule une réhabilitation avec beaucoup d’amiante, notamment située dans les 14 000 m2 de planchers, 2 000 m2 de construction neuve impliquant de démolir et de refaire à neuf 1 200 m2 de radier pour porter l’extension arrière, le tout couplé à un rabattement de nappe phréatique conséquent, et à une situation en centre-ville.
Prix maximum garanti
« Pour faire face à ces défis nous avons dès le départ intégré une entreprise dans la conception du projet via un prix maximum garanti. Nous avons retenu Spie batignolles Nord associée bureau d’études Nortec », précise Rémi Foulon, responsable du programme chez Nacarat.
Deux amphithéâtres, une cafétéria, un incubateur de start-up, un auditorium des salles d’examen, un espace de créativité, etc. Pour permettre aux bâtiments d’assurer ses nouvelles fonctions tout en lui donnant un coup de jeune, l’agence d’architecte de Stéphane Degroote, Degroote Architecture et Développement (DAD) a imaginé deux extensions. La première, située en cœur d’îlot, accueillera notamment les circulations verticales avec des cages d’ascenseur et un escalier monumental. Sur le côté, rue Jacquemars-Giélée, la seconde assurera un nouveau style à l’édifice qui affichera en façade un grès de couleur blanche.
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.