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Au cœur des Vosges, « le bois s’imposait comme matériau majeur », rappelle Jean François Périnet-Marquet. S’agissant de la structure, il forme la charpente en lamellé-collé qui parcourt l’ensemble des composantes du site et lui donne ainsi l’un de ses dénominateurs communs. Les poteaux bois répondent à l’horizontalité de la façade pour mieux la souligner encore selon la vision d’AP-MA. Porteurs des acrotères et charpentes, ceux-ci confèrent « une même écriture » à la partie neuve et à celle réhabilitée. Les surfaces anciennes se dotent également d’une paroi vitrée identique à celles reconstruites à neuf.
(GERALDINE BRUNEEL)
Pour définir la colorimétrie de l’équipement, l’équipe de maîtrise d’œuvre a également misé sur une certaine discrétion et sur le parti pris de se fondre autant que possible dans le paysage. Il en résulte un bardage en mélèze revêtu d’une teinte brun-gris, évocatrice d’« un bois qui aurait déjà pris sa patine, comme un calcin », selon les qualificatifs de Jean François Périnet-Marquet. Avec le temps, le vert gagnera à son tour du terrain dans les espaces extérieurs, à la faveur notamment de pelouses arborées qui seront reliées à un vaste espace de détente et de jeux.
(GERALDINE BRUNEEL)
La trajectoire horizontale n’est pas uniforme. Elle est interrompue de trois failles qui répondent à deux objectifs, selon AM-PA : « créer de nouveaux accès par des chemins doux et mieux séparer les différentes activités ». Ces césures distinguent ainsi mieux le bowling du pôle aquatique, ou encore le nouvel espace de remise en forme. L’objectif général affiché consiste à « recréer la perméabilité urbaine » du site au moyen de ces nouvelles circulations douces en lien berges du lac à l’avant et avec les espaces urbains à l’arrière où se situe le parking restructuré. Quant au large parvis d’accueil, il a été dimensionné pour rationaliser la distribution entre les différentes activités.
(GERALDINE BRUNEEL)
Autre exemple du souci de ne pas agresser le paysage, le nouveau centre aquatique masque en bonne partie des composantes qui en font pourtant l’identité, dans le souci de ne pas prétendre défier le lac comme marqueur du site. C’est le cas du toboggan. Il est aménagé dans un patio intérieur et ne fait ainsi que suggérer sa présence, vu de l’extérieur. « Il y d’autres sites où il a légitimité à donner son signal à de tels équipements. Mais ici à Gérardmer, cela n’aurait pas de sens », appuie Jean François Périnet-Marquet.
Même discrétion pour les équipements techniques, qui n’en renferment pas moins des éléments riches et complexes : raccordement au réseau de chaleur local à chaufferie bois, déshumidification thermodynamique par pompe à chaleur à absorption de pré-chauffage de l’eau des bassins et de l’eau chaude sanitaire pour améliorer la performance énergétique, récupérateurs d’énergie sur les centrales à traitement d’air. L’eau est traitée à l’ozone.
Fiche technique
Maître d’ouvrage : Ville de Gérardmer
Maîtrise d’œuvre : AP-MA, architecte mandataire ; Lausecker, architecte d’exécution ; Sebat (structure), Actbois (structure bois) et Soja Ingénierie (fluides), bureaux d’études
Surface : 7 140 m2
Montant des travaux : 10,8 millions d’euros HT