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Telles les courbes de l’orbite lunaire, le planétarium de Douai se singularise par sa douce rondeur. Mais avant sa mise sur orbite prévue au printemps prochain, les compagnons de Demathieu Bard Construction Nord, entreprise attributaire du lot gros œuvre et charpente métallique, ont dû remettre à plat leurs habitudes. « Tous les jours, nous avons réalisé un coffrage différent. Il n’a pas deux coulages de béton identiques », se souvient Ludovic Carpentier, directeur génie civil et ouvrage d’art.
Dôme technique
Point d’orgue de ce chantier complexe, le montage du dôme qui accueillera une salle immersive avec gradins d’une centaine de places et écran suspendu de dernière génération (10K). « Cette coque de béton de 19 mètres de diamètre pour 15 mètres de haut est formée grâce à l’assemblage de 30 pétales de béton, décrit Remy Guienne, chef de groupe. Chacun d’entre eux pèse 10 tonnes malgré une épaisseur allant de 35 à 25 centimètres. Ils reposent ensuite sur un voile de 7,6 mètres de hauteur grâce à dix ancrages par pétale ».
Si les architectes ambitionnaient initialement un coulage sur place du dôme, la variante de la préfabrication a finalement été retenue. Capremib, filiale de Demathieu-Bard installée près de Reims, a réalisé ces éléments en béton bas carbone. Acheminés par camion spécialement aménagé, les pétales ont ensuite été levés et posés au rythme de deux par jour. « Une opération particulièrement minutieuse puisque nous n’avions qu’un centimètre de jeu entre les pétales », se souvient Stéphane Darques, chef de chantier. Pour ce montage, un étaiement spécial a pris place au cœur du futur dôme. Soit une tour temporaire de 8 tonnes d’acier qu’il a fallu intégrer dès la conception. « Nous avons dû dimensionner les fondations pour absorber les charges de l’étaiement provisoire liées au montage du dôme », raconte Rémy Guienne. In fine, la clé de voûte en béton coulée en place représente 2,5 mètres de diamètre.
Ouvrage compact
Autre challenge pour les compagnons, composer sur un ouvrage en R+1 compact de 1 500 m2 et construit en front de rue.
Autour d’un patio, les espaces intérieurs se déroulent autour d’un escalier magistral et d’une rampe de béton sur laquelle repose la charpente métallique. Au rez-de-chaussée, l’espace d’accueil et d’exposition, puis les bureaux en R+1 seront baignés de lumière grâce à de grands murs rideaux parés de brise-soleil en acier corten. Côté chauffage, la géothermie plébiscitée a nécessité l’installation de 12 sondes de 150 mètres de profondeur. Enfin, à l’opposé du dôme, on retrouve la coupole en fibre de l’observatoire qui accueillera d’ici peu les amoureux des étoiles, avec au centre, un télescope et sa fondation dédiée.
Connue pour la réalisation du mémorial des attentats du 11 septembre à New York ou encore l’opéra d’Oslo, l’agence d’architecture Snøhetta signe ici un équipement singulier au terme d’un investissement travaux de 8 millions d’euros (hors équipementiers et géothermie). Débuté en septembre 2021, le chantier doit s’achever en avril prochain.
