Diaporama

A Boulogne-Billancourt, le nouveau pont Seibert, cinquième accès à l’Île Séguin, est en place

Le chantier commencé début 2020 vient de franchir l’étape cruciale de la pose du bow-string d’un total de 2000 t d’acier. L’ouvrage ouvrira au public fin 2025.

Réservé aux abonnés

Le 19 novembre dernier à midi, les 1700 t du bow-string de 100 m de long, assemblés depuis plusieurs mois par l’entreprise Baudin Chateauneuf sur l’Ile Seguin, ont commencé à être transporté par les tracteurs Kamag de l’entreprise Sarens pour être ripés au dessus du petit bras de Meudon.

Cette construction métallique va rejoindre celle de 50 m de long, dite travée RD7, déjà mise en place côté Meudon au cours des jours précédents. Des phases importantes de l’aménagement de l’Ile Seguin, selon Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt, qui la voit dotée de son cinquième accès. « Ce pont aura pour fonction d’assurer la sécurité incendie des divers équipements, notamment La Scène Musicale, d’accueillir les piétons et cyclistes depuis Meudon et Boulogne, et aussi de permettre le trafic du futur bus à haut niveau de service qui créera la correspondance entre la station Brimborion de la ligne de tramway T2 et la station de métro de la ligne 9 Marcel-Sembat. » 

« Le bow-string est une structure classique qui répond parfaitement au projet architectural du site », explique Paul Grolleau, architecte de l’agence AEI, « que ce soit en termes d’équilibre technico financier ou de dialogue des formes industrielles face au pont Daydé. »

Pour Chantiers Modernes Construction, filiale travaux publics du groupe Vinci, cette opération complexe de placement se joue contre la montre jusqu’au 22 novembre, date à laquelle le bras de la Seine doit être libéré pour le trafic fluvial. Pour Vincent Sieli, directeur travaux chez Chantiers Modernes Construction, « sa complexité tient essentiellement à l’addition de trois techniques de déplacement d’ouvrage : le transport avec les tracteurs Kamag, le ripage sur les poutres installées sur la barge amarrée sur la Seine, puis la translation progressive de la barge vers le quai côté Meudon par treuillage. Ce qui n’a sans doute encore jamais été réalisé. » Le bow-string sera ensuite abouté à l’ouvrage existant, puis déposé sur les béquilles en appui sur la pile centrale.

Deux ans et demi de travaux

Ce bow-string remplace le pont de 1932 construit par Renault pour relier les chaînes de montage aux ateliers de Meudon. Inadapté au projet urbain, il a été redessiné par les architectes espagnols, RCR Arquitectes, qui avaient, en 2014, rénové le pont Daydé situé dans le même axe. Le chantier a été attribué en décembre 2019.

Les premières interventions ont commencé en mai 2020 par la création de la pile côté Meudon et, en septembre-octobre, celle des deux culées de part et d’autre destinées à recevoir les appuis glissants de l’ouvrage.

D’août 2020 à juin 2021, dans ses ateliers du Loiret, Baudin Chateauneuf a préparé les 125 tronçons métalliques qui composent les 150 m de franchissement.

Régulièrement livrés sur la plateforme aménagée sur l’Ile Seguin, ils ont été soudés de décembre 2020 à août 2021. « Cet ouvrage de forme complexe et lourd, 1,7 t par mètre linéaire, a demandé 40 000 heures de fabrication dont 11 000 de soudure sur site », commente Philippe Vallée, directeur ponts métalliques de l’entreprise. 15 monteurs et 8 soudeurs étaient en permanence sur l’Ile Seguin.

Le montage de l’ouvrage se poursuit jusqu’en juin-juillet prochain avec l’aménagement du tablier du pont, la finition des passerelles sur les consoles latérales, la pose des garde-corps et des équipements (éclairage…).

Cet accès devrait servir en tout premier lieu au trafic des camions pour l’aménagement des parties sud et centrales de l’île. L’ouverture au public est programmée pour fin 2025.

Maître d’ouvrage : Val de Seine Aménagement
Maîtres d’œuvre : RCR Arquitectes, Agence AEI, Ingérop
Groupement d’entreprises : Chantiers Modernes Construction, Baudin Chateauneuf, Terideal
Déplacement et ripage : Sarens
Montant du chantier : 41,5 M€ HT (dont 5 M€ pour la démolition)
Calendrier : mise en service, été 2022 ; ouverture au public, fin 2025

Les plus lus : Infrastructures
  1. « L’innovation seule ne suffit pas, elle doit être pensée dans une vision globale à long terme », Cédric Moscatelli, président d’Infra 2050
  2. Après Bayrou : « Tout sera conditionné par notre capacité à retrouver une stabilité politique », Alain Grizaud (FNTP)
  3. Gard : 35 hectares à aménager pour l’industrie verte
  4. Autoroute A69 : le ministre des Transports espère un chantier terminé dans une année
  5. Maintenance : les infrastructures dans l’enfer vert
  6. Charente-Maritime : 60 M€ pour désengorger Marans
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires