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A Bordeaux, les Bassins à flot franchissent un cap

Avec la livraison désormais complète de l’opération Quais des caps, la célèbre friche portuaire bordelaise reprend vie.

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L’année 2022, qui se terminera sous peu, a vu le complet achèvement du Quai des caps à Bordeaux (Gironde), une opération mixte de 51189 m² débutée huit ans plus tôt. Située au nord de la ville, entre la rue Lucien-Faure et le port de plaisance des Bassins à flot, elle a été développée conjointement par Fayat Immobilier et Pitch Promotion, et fait partie d’un vaste plan d’aménagement d’ensemble de 154 hectares ciglé ANMA.

Quatre bâtiments, désignés par des noms de caps, se succèdent sur la parcelle longiligne. Bonne-Espérance, conçu par Hardel Le Bihan, accueille un cinéma UGC de 13 salles. Horn, imaginé par Chartier-Dalix, héberge notamment le siège social de Back Market. Comorin, dessiné par Ferrier Marchetti Studio, contient un parking de 424 places. Et Leeuwin, projeté par Hessamfar & Vérons avec Moon Safari, abrite à la fois un hôtel B&B de 124 chambres, une résidence hôtelière Montempo de 128 studios et des bureaux.

Stratagèmes

Cette enfilade d’édifices, couverts uniformément de toitures à deux pentes, aurait pu constituer un paysage monotone. Il n’en est rien. Car les concepteurs ont déployé une multitude de stratagèmes pour déjouer la longueur - plus de 400 m - et la largeur - 44 m - du terrain constructible.

L’équipe Hessamfar & Vérons et Moon Safari a opté pour une « dichotomie » des façades, dixit l’architecte Joe Vérons, avec un parement en brique côté rue et un bardage en aluminium anodisé côté quai. Cette double matérialité, associée à une volumétrie différenciée de part et d’autre, a l’avantage de morceler le complexe bâti tout en révélant les multiples programmes qui s’y logent.

Pour le parking silo voisin, Ferrier Marchetti Studio a voulu jouer sur la lumière et les reflets avec une couverture métallique perforée côté ville et miroitante côté bassin. Vue depuis le dernier niveau, la sous face miroir reflète le scintillement de l’eau. Tandis que depuis l’espace public, elle renvoie l’image des mouvements des véhicules dans le parking. « L’utilité n’exclût pas la sensualité », affirment les concepteurs.

Emergences

L’agence Chartier-Dalix propose elle aussi une bande de stationnement en superstructure (dissimulée sous une terrasse plantée), comprise entre deux lanières de bureaux. Cette « tranche napolitaine », comme l’appelle Frédéric Chartier, est nappée d’une couche étanche en zinc pré-patiné. Aux extrémités nord et sud, deux « émergences » de sept et huit étages chacune se dressent dans le ciel. « Ces vigies court-circuitent la ligne régulière des toits », indique l’architecte.

Quant au cinéma, le plus long des quatre édifices, le duo Hardel et Le Bihan l’a scindé en deux parties d’environ 80 m, reliées par une passerelle franchissant une sente piétonne. Les deux terrasses aménagées à l’étage permettent d’interrompre le front bâti continu, et d’offrir aux spectateurs un bain de lumière avant de plonger dans les salles obscures. En 2023, des commerces devraient s’emparer des derniers pieds d’immeubles disponibles et animer définitivement ce nouveau morceau de ville.

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