MaPrimeRénov’ : des nouvelles conditions en passe d’être annoncées pour la reprise du 30 septembre

Examinées ce jeudi, les nouvelles conditions de reprise de MaPrimeRénov’ devraient s’appliquer aussi pour l’année 2026. Les projets de texte évoquent également des restrictions à venir pour les chantiers monogestes à partir du 1er janvier prochain.

Les nouvelles conditions de reprise de MaPrimeRénov' seront examinées le jeudi 4 septembre par le Conseil national de l'habitat.

Dans un communiqué, le groupe Effy vient de dévoiler le contenu des projets de textes relatifs aux nouvelles conditions de reprise de MaPrimeRénov’, qui seront examinés le jeudi 4 septembre prochain par le Conseil national de l’habitat. Le dispositif d’aide à la rénovation énergétique doit reprendre le 30 septembre pour les rénovations globales et avec un maximum de 13 000 nouveaux dossiers acceptés d’ici la fin d’année. S’ajouteront à ces annonces de nouvelles conditions qui représentent pour le groupe spécialiste de la rénovation énergétique « une visibilité indispensable sur les conditions de MaPrimeRénov’ pour 2026 », mais une « mauvaise surprise avec la fin des aides monogestes pour l’isolation par l’extérieur ».

Tous les ménages restent inclus

Les ménages très modestes, modestes, intermédiaires et supérieurs pourront tous déposer un dossier au guichet MaPrimeRénov’, d’après le projet d’arrêté proposé par le ministère du Logement, modifiant celui du 14 janvier 2020 relatif à la prime de transition énergétique. Si les taux de prise en charge restent inchangés pour les deux premières catégories, ils baisseront jusqu’au seuil de 45 % pour les ménages intermédiaires et 10 % pour les ménages modestes. Quant au plafond de dépenses éligibles, il est réduit à 30 000 € pour un saut de deux classes énergétiques, et à 40 000 € pour un saut de 3 classes ou plus. La notion de saut de quatre classes est supprimée dans le parcours accompagné. Ces nouvelles conditions, qui incluent bien tous les ménages, seront également valables pour l’année 2026.

Des restrictions à venir pour le monogeste

Jusqu’au 31 décembre prochain, aucun changement n’est attendu pour le guichet monogeste, qui est resté ouvert tout l’été. À partir du 1er janvier 2026, les chantiers de rénovation concernant les chaudières biomasse (bois ou granulés) et l’isolation des murs par l’extérieur ou l’intérieur (ITE ou ITI) ne seront plus éligibles à MaPrimeRénov’ d’après le projet de décret visant à modifier le décret n°2020-26 du 14 janvier 2020 relatif à la prime de transition énergétique. Concernant les ITE et ITI, Audrey Zermati, directrice stratégie Effy, évoque des gestes « fortement demandés via MaPrimeRénov’, avec des montants d’aides assez élevés, et sur lesquels nous demandons un relai avec les certificats d’économie d’énergie ».

L’AIMCC souligne que « ces changements semblent aller à l’encontre de l’urgence climatique et des objectifs de massification de la rénovation énergétique et ne manqueront pas de fragiliser les filières industrielles et artisanales ». L’association des industries des produits de construction déplore l’exclusion des travaux d’isolation, qui représentaient plus de 10% des demandes. Si ces travaux sont coûteux, ils constituent « l’un des leviers les plus efficaces » pour réduire les consommations d’énergie. Egalement, la suppression du soutien aux chaudières biomasse, alors que « le bois-énergie est une énergie renouvelable locale ». Cette suppression exclurait une des rares options de chauffage écologique pour les zones rurales. Enfin, le report de certaines obligations au 1er janvier 2027 (comme l’exclusion des logements F et G à la location) « témoigne d’un manque de cohérence dans la stratégie ». Selon l’AIMCC, cette nouvelle mouture risque de « ralentir la dynamique de rénovation énergétique, pénaliser les ménages qui souhaitent améliorer leur confort et réduire leur facture énergétique et fragiliser les filières industrielles et artisanales ».

Si les nouvelles conditions apporteraient de la visibilité à moyen terme en incluant l’année 2026, de nombreuses incertitudes demeurent. L’absence de budget à l’échelle nationale laisse planer le doute quant aux montants qui seront alloués au dispositif et l’instabilité gouvernementale à venir lors du vote de confiance du 8 septembre prochain oblige les différents acteurs à agir dans l’urgence pour rendre ces nouvelles conditions concrètes. « La question de savoir si le texte sera signé puis publié avant le 8 septembre est cruciale », rappelle Audrey Zermati.

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