Yvelines : se sentant trahis, les élus demandent à l’Etat de stopper le projet de carrière de Calcia

Face à la décision de Calcia de déménager son siège social — alors qu’ils avaient soutenu son extension de carrière très controversée — des élus yvelinois demandent à l’Etat le blocage administratif du projet.

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En réponse à la volonté de l’industriel de déménager son siège social, des élus des Yvelinois demandent à l’Etat de bloquer le projet de carrière Calcia, déjà très controversé.

Pas de carrière sans siège social ! Pour vouloir transférer son siège social de Guerville (Yvelines) à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans l’année, le cimentier Calcia s’est attiré la foudre des pouvoirs publics qui avaient soutenu le projet « afin de préserver l’emploi d’une entreprise ayant ses racines dans le territoire », face aux maires, populations et associations d’environnement hostiles.

Projet d’extension de la carrière de Guitrancourt sur Brueil-en-Vexin

Moins de six mois après avoir obtenu l’autorisation d’extension de sa carrière de Guitrancourt sur Brueil-en-Vexin, HeidelbergCement Group a annoncé le transfert de 250 emplois administratifs du siège, pour ne laisser que la recherche et le développement (120 personnes).

Pour Pierre Bédier (LR), président du département, comme pour les sénateurs Sophie Primas (LR), Martin Lévrier (LREM) ou le président de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O), Philippe Tautou (LR), il s’agit « de méthodes de patrons voyous car il a toujours été convenu qu’il y aurait l’un et l’autre. ».

Le 11 janvier, ils avaient lancé un ultimatum à l’entreprise pour réclamer l’annulation du projet et la reprise du dialogue qui avait cours jusqu’alors.

Trois sites Calcia dans les Yvelines

Dans une vallée de Seine lourdement impactée par la désindustrialisation, Calcia est triplement présent, à travers la carrière actuelle de Guitrancourt (depuis 1921), le siège social et l’usine de Gargenville. Pierre Bédier refuse de voir « partir les emplois pour ne garder que les nuisances. »

Le 16 janvier, lors du conseil communautaire de GPS&O, à 107 voix pour, deux contre et six abstentions, les élus ont adopté une motion demandant à l’Etat de revenir sur l’autorisation de carrière délivrée à Calcia en juin 2019.

Le conseil départemental va adopter la même position et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Soyons Libres) réclame aussi l’arrêt du projet. Le président du parc naturel régional du Vexin, les maires et riverains trouvent donc désormais des soutiens de poids auxquels ils ne s’attendaient pas.

Le préfet attend des explications sur la stratégie du groupe

Espérant renouer le dialogue, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, attend « des explications franches et claires sur la stratégie du groupe. » Pour l’heure, il reste très attentif aux travaux à engager sur l’usine de Gargenville. Une toute récente visite ayant révélé une « non-conformité notable » l’a conduit à envoyer une mise en demeure. De son côté, le président des Yvelines a annoncé diligenter une enquête sur les travaux de lutte contre la pollution qui devaient déjà être réalisés.

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