La société Eurovia achève le revêtement de la plate-forme du second terminal à conteneurs du port Edouard-Herriot, à Lyon, dont la mise en service est prévue dans quelques jours. Comme le voulait la Compagnie nationale du Rhône (CNR), maître d’ouvrage et concessionnaire du site, Eurovia a couvert les dix hectares concernés de 11 700 tonnes d’enrobés tièdes à l’Aspha-Min.
Ce silicate d’alumine – zéolithe hydratée – a la particularité de contenir sous sa forme cristalline 15 à 20 % d’eau ; il suffit donc de le chauffer pour libérer l’eau contenue. Au contact des granulats séchés et du bitume chaud, l’eau libérée permet d’obtenir et de maintenir la maniabilité du mélange à une température de 40°C inférieure à celle d’un enrobé classique.
Le revêtement réalisé sur le port fluvial – le plus gros chantier d’enrobés tièdes à l’Aspha-Min en France – démontre d’ores et déjà la simplicité de la mise en œuvre. En fabrication discontinue, ce produit est ajouté dans le malaxeur aux granulats préalablement pesés et au bitume par sac de 3 kg ; aucune modification majeure de l’installation n’est nécessaire. En fabrication continue (comme c’est le cas sur ce chantier), le silicate qui ressemble à s’y méprendre à du sucre en poudre, est ajouté au niveau de l’anneau de recyclage ou par le système d’introduction du filler.
Pour le reste, le déroulement du chantier demeure strictement identique à un chantier d’enrobé traditionnel. A raison de 1 000 tonnes/jour, le chantier sera bouclé en douze jours.
12 % d’économied’énergie. Selon Eurovia, l’utilisation d’un tel enrobé tiède présente de nombreux avantages sans en modifier les performances intrinsèques, « surtout que l’eau est totalement vaporisée et n’en altère donc pas les propriétés », explique Luc Moussu, directeur technique délégué d’Eurovia. Selon le fabricant, d’une part, la réduction des consommations énergétiques constatée est de 23 % à l’enrobage et de 12 % au total, d’autre part, le procédé permet une baisse notable des émissions dans l’atmosphère : moins 18 % de NO2-SO2, moins 23 % de CO2 et moins 19 % de COV (composés organiques volatils).
Par ailleurs, en fabrication comme en mise en œuvre, l’enrobé tiède se révèle plus maniable qu’un enrobé traditionnel. Enfin, alors qu’il est, selon Luc Moussu, totalement recyclable sous forme d’agrégats d’enrobés, l’enrobé tiède offre aux personnels appelés à le manier des conditions de travail améliorées : moindre chaleur, absence de fumée et de vapeur.
En revanche, le recours à cette technique présente un surcoût global de 7 % qui correspond à l’extraction (en Slovénie actuellement), au transport et à la transformation du silicate. Eurovia estime que, fin 2006, elle aura appliqué 200 000 tonnes de cet enrobé. C’est dire l’importance des 11 700 tonnes appliquées d’un coup à Lyon.
Maître d’ouvrage : CNR (Compagnie nationale du Rhône).
Maîtrise d’œuvre : CNR.
Bureau d’études : CNR.
Bureau de contrôle : Centre Technique de l’Environnement.
Entreprises : Eurovia (enrobés), Bollard (terrassements), Vossloh (voies ferrées), SAEM (éclairage).
Coût : 7 millions d’euros.
