Cérémonie d’ouverture, épreuves… pendant les Jeux de Paris, la Seine s’est retrouvée sous les feux des projecteurs. Pour y maintenir la sécurité et la santé des usagers, l’établissement public Voies Navigables de France (VNF), qui gère 6700 km de réseaux fluviaux, dont treize dans Paris, jouait en coulisse un rôle clé.
En amont de la cérémonie d’ouverture, il y a d’abord eu la mise en place d’une logistique spécifique car la construction du village olympique a nécessité l’évacuation fluviale de plus de 500 000 t de déblais. La gestion des flux commerciaux a elle aussi été adaptée au contexte avec en particulier la fermeture de certaines portions du fleuve et la création d’une nouvelle route fluviale sur le bras de Gennevilliers (Seine-Saint-Denis).
Qualité sanitaire de l’eau du fleuve
Outre la logistique, les aspects sanitaires et la qualité de l’eau figuraient en tête des préoccupations de VNF. Pour l’occasion, 32 bateaux ont été hybridés ou entièrement convertis à l’électrique, alors qu’un dispositif d’électrifications des quais a lui aussi été mis en place avec des bornes.
Sur les ports des Champs-Elysées et des Tuileries, où 48 bateaux-logements sont amarrés, VNF a raccordé le système d’évacuation des eaux usées situés sur les quais directement au système d’assainissement de la ville, permettant de limiter le rejet de polluants dans le fleuve. Coût de l’opération : 45M€ sur 800 m de travaux. Ces aménagements, couplés à la fermeture partielle de la Seine, ont « mis au jour l’importance de l’axe et ce qu’il peut apporter à la ville », se félicite la directrice générale de VNF Cécile Avezard.
Electrification de la flotte
Avec ses 40 à 50% du trafic fluvial de marchandise chaque année, la Seine représente un enjeu majeur pour VNF à l’avenir. Le fleuve reste « un axe logistique stratégique où cohabitent de nombreux usagers », les aménagements réalisés en vue des Jeux de Paris ont donné le coup d’accélérateur pour la modernisation de la flotte, en particulier son électrification, comme pour les services apportés aux différents usages.
Le bras secondaire de Gennevilliers, spécialement rendu utilisable pour un coût de 17M€, pourra de nouveau être sollicité à l’avenir, par exemple pour les travaux de la future ligne 15 du Grand Paris Express.
Patrimoine précieux dans le contexte du changement climatique
Le fluvial émet quatre fois moins de CO2 que le transport routier à la tonne transportée. Un atout que la directrice de l’établissement entend encore améliorer. « Notre objectif est de rendre tous les nouveaux usages de l’eau plus praticables », de l’activité de transit à celle de loisirs. « Nous cherchons de nouveaux marchés, comme la logistique urbaine mais aussi à inciter de nouveaux acteurs à venir au fluvial, explique Cécile Avezard. Nous voulons également que les acteurs du fluvial améliorent encore leurs services ».
Et d’insister : « les ouvrages hydrauliques et de navigation constituent un patrimoine précieux, une chance pour notre pays dans le contexte du changement climatique et de la transition écologique ». Une vision qui doit encore être partagée au-delà des écrans des téléspectateurs du monde entier à l’été 2024.