Priorité à la régénération ! En 2024, Voies navigables de France (VNF) programme 400 opérations dédiées à cet objectif. La remise à niveau des 6700km du réseau navigable mobilisera 150M€, soit près de la moitié des engagements d’investissement de l’établissement public.
Rattrapage nécessaire
Avec 15,4M€ en 2024, la poursuite du partenariat public-privé consacré aux barrages de l’Aisne et de la Meuse illustre la priorité à la remise à niveau ainsi justifiée par le maître d’ouvrage : « Pallier un manque de capacité d’investissements pendant plusieurs années ».
L’établissement dresse l’état des lieux en ces termes : d’une part des « infrastructures anciennes, datant du XIXè siècle, notamment sur le réseau à petit gabarit », et d’autre part « des ouvrages des années 1960-70, le plus souvent sur le grand gabarit dont les équipements industriels présentent des signes d’usure qu’il convient d’améliorer ». A hauteur de 15,3M€, la remise en état des écluses rhénanes de Gambsheim (nord de l’Alsace) illustre cette dernière catégorie.
La téléconduite monte en puissance
Deuxième priorité, la téléconduite et l’automatisation des ouvrages inspire 120 opérations programmées cette année. Deux d’entre elles mobilisent 10M€ : l’une sur les barrages de Notre-Dame de la Garenne et des Vives-Eaux (Eure et Seine-et-Marne), dans le bassin de la Seine ; la seconde sur le canal de la Marne-au-Rhin. VNF justifie ces opérations par l’ouverture du service sur « des plages horaires plus larges et des conditions de travail plus sûres ».
Les chantiers concernés incluent des bâtiments destinés à accueillir des postes de contrôle centralisé et des centres de maintenance industrielle. La téléconduite mobilisera également les spécialistes des réseaux secs.
Seine-Escaut suit son cours
La poursuite du développement de la liaison Seine-Escaut marquera aussi l’année 2024, avec deux opérations phares : modernisationdes écluses de Méricourt (Yvelines) pour 94M€, et recalibrage de l’axe Deûle-Lys pour 63M€. Cette même liaison justifie la poursuite des études de mise au gabarit européen de l’Oise et de mise à grand gabarit de la Seine entre Bray-sur-Seine (Seine-et-Marne) et Nogent-sur-Seine (Aube), deux projets estimés à 450M€.
L’exploitant du réseau fluvial ne se dédouane pas de l’impératif de maîtriser une ressource en eau de moins en moins abondante. Plusieurs chantiers d’étanchéité d’écluses en témoignent, sur les canaux de la Garonne et de la Marne au Rhin. De même, la contribution de VNF au rétablissement des continuités écologiques des voies navigables se manifeste dans les mises en conformité (sur l’Allier) ou créations (à Pontoise et Saint-Maurice, Ile-de-France) de passes à poissons.
Stocks d’eau à la hausse
Traduite dans plusieurs chantiers de modernisation de barrages réservoirs, notamment celui de Bouzey qui alimente le canal des Vosges, la modernisation de l'existant augmentera les capacités de stockage de façon significative. Sans créer d’infrastructures nouvelles, VNF se fixe un objectif de 190 millions de m3, au lieu de 165 à ce jour.