Le chantier du futur téléphérique urbain de Toulouse bat son plein

La construction des trois stations et cinq pylônes du téléphérique urbain Téléo avance à bon rythme. La mise en service est attendue pour fin 2020.

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La station de Rangueil, intermédiaire, nécessite d’importants travaux de terrassement car elle est construite sur talus qui présente un dénivelé de huit mètres.

Dans un an, Téléo survolera Toulouse. Le téléphérique urbain reliera l’Oncopole (ancien site d’AZF) à l’université Paul-Sabatier en passant par l’hôpital Rangueil en dix minutes et trois kilomètres. Lancé en juillet dernier par Tisséo Ingénierie, maître d’ouvrage public, le chantier bat son plein. « Nous avons fait le choix de mettre en chantier simultanément les trois stations et cinq pylônes pour respecter un calendrier serré, a indiqué Francis Grass, le président de Tisséo Ingénierie, lors d’un point d’étape du chantier. La marche à blanc se fera à l’automne 2020 pour une mise en service en fin d’année ».

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Toulouse aura un téléphérique en 2020. Toulouse aura un téléphérique en 2020.

Le trajet du futur téléphérique de Toulouse © Tisséo

Le groupement Poma est en charge de la conception, la réalisation et la maintenance du téléphérique (avec Altiservice, Bouygues TP, Systra et le cabinet d’architecture Séquences). Les travaux de génie civil sont en cours pour implanter les cinq pylônes de hauteurs variables. « Celui qui culminera, au point le plus haut de trajet sur la zone de loisirs de Pech David, ne s’élèvera qu’à 30 mètres de hauteur tandis que celui de l’Oncopole mesurera 70 mètres », décrit Vincent Conan, chef de projet Tisséo Ingénierie.

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Chantier de Téléo, futur téléphérique de Toulouse (Haute-Garonne) Chantier de Téléo, futur téléphérique de Toulouse (Haute-Garonne)

A l’Oncopole, des pieux ont été implantés à 17 mètres de profondeur compte tenu de la nature du sol et de l’aménagement de la station conçue en trois niveaux. © Tisséo

Le choix de la technologie 3S

Contrairement à la technologie monocable utilisée dans la plupart des téléphériques de montagne, le maître d’ouvrage Tisséo a ici fait le choix de la technologie 3S constituée de deux câbles porteurs sur lesquels viennent rouler les cabines et d’un câble tracteur. « Cela permet de limiter nettement le nombre de pylônes, à cinq sur l’ensemble du trajet, contre une vingtaine avec une technologie monocable », indique Vincent Conan. La technologie 3S offre aussi une meilleure résistance au vent (jusqu’à 108 km/h, contre 70 km/h) et garantit moins de balancement dans les cabines, donc un meilleur confort pour les voyageurs.

A Rangueil, une station intermédiaire à flanc de colline

Dans chacune des stations, la topographie des lieux, la nature des sols et le poids des mécanismes à venir nécessitent des fondations plus conséquentes que la moyenne. Au niveau de l’université Paul-Sabatier les pieux ont été implantés à 10 mètres de profondeur. A l’Oncopole, ils descendent même jusqu’à 17 mètres compte tenu de la nature du sol et de l’aménagement de la station conçue en trois niveaux.

A Rangueil une station intermédiaire de 80 mètres de long, sera quant à elle, située à flanc de colline. Elle nécessite aussi de lourds travaux de terrassement. « La difficulté de cette station c’est de construire dans un talus doté d’un tel dénivelé, il atteint huit mètres », décrit Nicolas Favier, chef de service travaux et responsable du projet Téléo chez Bouygues Travaux publics Régions France.

Pour s’intégrer le mieux possible à la topographie du terrain, et desservir les deux entrées hautes et basses du CHU, des parois de murs en béton armé ont été construites et les pieux implantés à 15 mètres pour supporter les poteaux de la station.

Autre difficulté technique propre à cette station : une charpente métallique de 550 tonnes, à venir (fabriquée par Maeg en Italie elle sera livrée pré-assemblée). « Dans les autres stations, la charpente a une simple fonction d’habillage, mais ici, elle jouera un double rôle. En s’appuyant sur une longrine, elle viendra aussi supporter le système et soutenir d’un côté le quai suspendu à une dizaine de mètres de hauteur », explique Nicolas Favier.

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Chantier de Téléo, futur téléphérique de Toulouse (Haute-Garonne) Chantier de Téléo, futur téléphérique de Toulouse (Haute-Garonne)

Chantier de la station prévue à l’université Paul-Sabatier. © Tisséo

Le premier câble sera hélitreuillé

Début mars, le montage des équipements du système va débuter à l’Oncopole. « Il s’agit notamment de tous les mécanismes qui permettent de ralentir les véhicules en gare et les supports des câbles », explique Gaëtan Deheul, le responsable des chefs de projets chez Poma. Les câbles seront ensuite tirés à partir de septembre 2020. « Compte tenu de la nature du parcours et du franchissement de la colline de Pech David, nous positionnerons le premier câble par hélicoptère puis nous installerons les quinze cabines plus une seizième, réservée à la maintenance. »

Le budget total de Téléo s’élève à 82 millions d’euros HT dont 50 millions d’euros pour les travaux et le système.

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