Vinci dans le rouge au premier semestre 2020

Entre janvier et juin, le groupe Vinci a déploré une perte nette de 294 millions d'euros, contre un bénéfice net de 1,36 milliard d'euros l'an passé à la même époque. Son chiffre d'affaires a baissé de 15% à 18,5 milliards.

Xavier Huillard lors de la présentation de ses voeux à la presse le 15 janvier 2020
Xavier Huillard, P-DG de Vinci.

Le géant français du BTP Vinci est tombé dans le rouge au premier semestre, la crise sanitaire liée au Covid-19 l'affectant sur ses chantiers comme dans ses aéroports et autoroutes, a-t-il annoncé vendredi 31 juillet, tablant sur un long retour à la normale. Après un bon début, d'année, "l'activité et les résultats du groupe ont (...) été fortement affectés par les conséquences de la pandémie de la Covid-19", a résumé dans un communiqué Xavier Huillard, P-DG du groupe.

Vinci promet de faire mieux au second semestre, sans donner de prévisions précises sur ses revenus et ses bénéfices annuels, qu'il attend "en très net retrait" sur toute l'année. Surtout, même si son P-DG assure que le groupe a d'"importants atouts pour rebondir dès 2021", Vinci prévient que ses comptes ne retrouveront pas l'an prochain leur niveau de 2019.

Chantiers et transports perturbés

Le géant français a été affecté à divers titres par la crise sanitaire et la mise en place pendant plusieurs semaines de strictes mesures de confinement dans de nombreux pays, dont la France. Il a en effet souffert dans ses deux grandes branches: les chantiers de construction et les transports, secteur dans lequel il exploite des aéroports et des autoroutes.

Sur le premier plan, de nombreux chantiers ont dû s'arrêter pendant des semaines, le temps de mettre en place des mesures sanitaires. Avec ces retards en série, Vinci prévient que les revenus de cette branche baisseront cette année entre 5% et 10%. Mais l'avenir s'annonce meilleur: les chantiers ont vite repris, ont globalement retrouvé une activité normale, et les commandes, gage de revenus futurs, ont fortement augmenté grâce à de gros contrats comme le futur siège du groupe Total à la Défense.

Sur les autoroutes, le trafic revient peu à peu même si le bilan sera lourd sur l'année. Ce sont surtout les aéroports qui devraient déprimer durablement les comptes de Vinci, alors que le groupe s'y est considérablement développé ces dernières années avec notamment l'achat à plusieurs milliards d'euros de l'aéroport londonien de Gatwick. "La reprise de l'activité est limitée en raison du maintien d'importantes restrictions voire d'interdictions pour les vols internationaux", a souligné Xavier Huillard. Le groupe s'attend donc à ce que le trafic ait chuté de presque deux tiers dans ses aéroports sur l'ensemble de 2020.

"Nous sommes des gens de long terme, nous voyons loin", a expliqué Xavier Huillard, renvoyant à la durée très longue des concessions d'aéroports, généralement sur plusieurs dizaines d'années. "Le trafic aérien n'a aucune raison de ne pas redémarrer dans les prochaines années", a-t-il conclu. "Il s'agit simplement d'être patients."

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !