« Libourne a retrouvé le sourire», rayonne Jean-Philippe Le Gal. L’adjoint au maire en charge du projet urbain et vice-président Habitat à la Communauté d’agglomération du libournais (Cali) le reconnait toutefois : « Nous sommes attractifs car Bordeaux est attractive et parfois en surchauffe ».
A une trentaine de kilomètres de la métropole régionale, Libourne joue sur un immobilier moins cher. Le prix médian pour une maison s’élève à 200.000 euros et à 97.300 pour un appartement. De quoi dynamiser le marché dopé par la crise sanitaire. « Entre mai 2020 et fin avril 2021, les volumes de vente de maisons dans l’ancien ont augmenté de 20 à 30 % et de 7 % à 38 % pour les appartements », expose Victor Marin, notaire à Libourne.
La mobilité, vecteur d’attractivité
Les forces de Libourne ? « Sa beauté, son cadre de vie, le bon équipement de la ville d’un point de vue sportif et culturel », détaille Victor Marin. Mais, pour l’adjoint au maire, « la plus grande chance de Libourne, c’est sa gare. La mobilité est l’un des plus gros éléments d’attractivité de la ville », insiste-t-il.
Seize minutes de train suffisent pour atteindre Cenon à l’est de la métropole et 21 minutes pour se rendre à la gare de Bordeaux Saint-Jean. Le projet de RER métropolitain va renforcer l’atout ferroviaire : centrée sur la capitale régionale, la ligne Est Ouest reliera Libourne à Arcachon. « L’idée étant d’aller plus facilement sur le campus universitaire de Pessac, pas à la plage », précise Jean-Philippe Le Gal. La création d’un parc relais accompagne l’aménagement de la ligne.
La Dordogne retrouvée
Pour compléter ses atouts dans la mobilité, Libourne renforce son offre dans l’habitat, la requalification des espaces publics et le développement économique. « Les quais ont été refaits et en matière d’immobilier, nous reprenons la main face à un marché détraqué », déroule Jean-Philippe Le Gal.
Et de citer, en particulier, la mise en place d’un permis de diviser et d’un permis de louer. Porté par l’homme d’affaires Michel Ohayon, un projet de restructuration des anciennes casernes mêlant hôtellerie et commerce, avec le vin en fil rouge, est également en cours.
L’effet accélérateur
Dans le cadre de cette stratégie de redynamisation, « le dispositif Action coeur de ville a eu un effet accélérateur » reconnait Jean-Philippe Le Gal. La ville le ressent dans sa communication comme dans sa capacité à lancer des opérations. Un appel à projets pour des logements d’étudiants en apporte la preuve.
Une dotation de 400 000 euros a permis à la ville de racheter des biens délabrés dans la rue commerçante, afin de réduire le déficit des opérations.
Mais cette dynamique de reconstruction de la ville sur elle-même n’empêche pas la collectivité de rester sur ses gardes : « Il ne s’agit pas de vider la ville de ses habitants et d’aller vers une gentrification », avertit Jean-Philippe Le Gal. De même, « faire venir à Libourne les étudiants de Bordeaux ne serait pas vertueux. L’enjeu est, avant tout, d’héberger correctement les étudiants de Libourne », assure-t-il avant de conclure : « Libourne, c’est comme un petit quartier de Bordeaux qui joue son histoire ».