La ville n’est pas faite que de rues, d’avenues, de places, de boulevards, de passages et autres impasses. Le «mobilier urbain» est là aussi, pour le meilleur et aussi - souvent - pour le pire… Le potelet anti-stationnement en fait partie. Banalisé dans les années 1990, il visait à empêcher les automobiles de se garer sur les trottoirs. En un peu plus de trois décennies, il a colonisé toutes les villes d'Europe et au-delà… A Paris, on en aurait dénombré 354 642 en 2013. Trois fois plus nombreux que les arbres, quatre fois plus que les pigeons !

«Outil de coercition bourré de bonnes intentions, absurdité écologique, sculpture publique impensée, avant-garde de la ségrégation urbaine, plus grand commun dénominateur des capitales européennes, concentré de phallocratie, kaléidoscope de matières, de formes et de couleurs, support d'inscriptions, le potelet brille de toutes ses facettes» Ainsi le décrit, non sans ironie, l’artiste Julien Berthier, sculpteur, vidéaste, photographe et dessinateur… Le « plus petit mobilier urbain » fait ainsi l’objet de cette publication : «Une proposition de regarder ce morceau de métal en face, sous tous ses angles et de tout notre cœur, entre amour et critique».
«Passion potelet. Le magazine du potelet», par Julien Berthier et Livia Velpry. Avec les contributions de Céline Dauvergne, Emmanuelle Roberties, Livia Velpry, Samuel Gross, Stéphanie Cottin, Samuel Bollendorff, Isabelle Cornaro, Florian Fouché, Studio GGSV, Hippolyte Hentgen, Thomas Mailaender, Philippe Mangeot et Antoine Pirotte, Rita McBride, Camila Oliveira Fairclough, Hugues Reip, Glen Rubsamen, Helmut Smits et Raphaël Zarka - 88 pages (ill.), 23 x 30 cm (broché), 19 euros. Le Métayer Vallois Editions / Les presses du réel.