Les seuils apparaissent comme une constante anthropologique dans toutes les époques et à travers toutes les cultures. Souvent négligés, ils font l’objet de cet ouvrage signé par le Sensual City Studio (Pauline Marchetti). De l’antiquité grecque jusqu’à l'établissement de la sphère privée au XVIIIe siècle et à la transparence revendiquée de l'architecture moderne ; le seuil apparaît comme un élément architectural central.
Symbole visuel d'une frontière, d'un passage - ou d'une transition - les seuils partitionnent les espaces autant qu’ils les réunissent. Au cours des dernières décennies pourtant, ces lieux de franchissement ont perdu de leur importance dans le cadre de notre expérience quotidienne de l'architecture. « Ce qui reste est un vide croissant entre les gens et les espaces dans lesquels ils vivent », souligne l’auteure.
L’ouvrage offre un aperçu de cet important dispositif spatial qui doit être repensé et reconstruit. A cet égard, il se veut un plaidoyer pour la renaissance du seuil et donc aussi un manifeste pour une architecture humaine. Un ouvrage qui pourra être utilement complété par la lecture de celui de l’ethnologue Pascal Dibie, « Ethnologie de la porte. Des passages et des seuils », publié en 2012 aux éditions Métailié. A chaque seuil, à chaque porte « se joue l’équilibre de l’univers entier » y écrit-il...