VAISON-LA-ROMAINE L'aménagement paysager au service de la maîtrise du risque d'inondation

A Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse, il fallait contrôler le débit très variable de l'Ouvèze, sans pour autant l'endiguer entre deux parois. Ou comment le risque d'inondation peut être maîtrisé en conservant le caractère naturel du paysage.

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Près de dix ans après les crues catastrophiques de l'Ouvèze de 1992, on peut apprécier, avec le recul, l'impact environnemental des travaux de réaménagement des berges de la rivière dans la traversée de Vaison. Les travaux n'ont pas seulement visé la maîtrise du risque d'inondation, ils ont aussi intégré une ambition paysagère, conduite par la commune et soumise à la commission des sites, pour préserver le caractère naturel des lieux. Deux études approfondies, l'une hydraulique et l'autre paysagère, ont été menées en amont du chantier de réaménagement des berges. Les travaux réalisés ont été conçus et dimensionnés sur la base d'une crue de projet de fréquence centennale (600 m3/s). Après l'enlèvement de 30 000 m3 de gravats dans le cadre du plan Orsec, il s'est agi, dans un premier temps, de reconstruire le mur de soutènement du quai Pasteur et de réaliser une protection au droit du groupe scolaire Jules-Ferry et des maisons individuelles. Plusieurs procédés ont été utilisés pour la protection et la tenue des berges. Certains enrochements ont été faits par bétonnage, mais avec mise en place de géotextile et végétalisation. D'autres ont été réalisés en gradins. Sur la rive droite, les enrochements sont semi-appareillés dans le profil du talus de la berge. Ces protections minérales offrent à la fois des qualités de résistance au temps, à l'arrachement et à l'érosion, ainsi que d'indéniables qualités esthétiques. Pour préserver le caractère naturel du site, des décrochements ont été pratiqués dans les rochers pour permettre des plantations aléatoires, non alignées, qui préservent la diversité végétale (saules pourpres, saules drapés, micocouliers, marronniers, lauriers-tins). Une prairie rustique a été constituée avec un mélange de graines offrant une bonne résistance à la sécheresse et au piétinement. Un cheminement piétonnier va du Pont neuf jusqu'au quai Pasteur, où un belvédère permet d'admirer un beau point de vue sur le Pont romain et l'Ouvèze. L'aménagement d'un chemin de servitude sur la totalité du projet en rive droite a permis la mise en place d'un collecteur général d'eaux usées favorisant la suppression de tous les rejets directs dans l'Ouvèze. En matière d'urbanisme, le quartier Théos, ravagé par la crue de 1992, a donné lieu à des opérations de résorption de l'habitat insalubre (RHI) avec la démolition de 81 immeubles. Ces terrains, déclarés inconstructibles, sont dédiés aux activités de loisirs. Ils accueillent désormais un parcours de santé, une piste de bicross, une bambouseraie et un jardin méditerranéen.

FICHE TECHNIQUE (page 140) :

Maitrise d'oeuvre : direction départementale de l'agriculture et de la forêt

Linéaire aménagé : 1,5 km

Durée des travaux : 1993-1998

Montant de l'opération : 3,5 millions d'euros

Financement : Union européenne (44 %), Etat (28 %), Région (12 %), Ville (16 %)

Entreprise : Groupement Missolin-Teyssier

PHOTOS :

Vue du lit de l'Ouvèze après les inondations de 1992.

Enrochements en gradins et cheminement piétonnier en aval du Pont neuf.

SCHEMAS :

Deux techniques d'enrochement des berges.

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