A contre-courant d’un secteur immobilier en crise, Urban Campus voit son horizon bien dégagé. « Après huit ans d’existence, nous sommes en plein développement », assure Romain Crépel, directeur en France.
D’ici février, cinq nouvelles résidences de logements avec services et espaces communs (coworking, salle de sport, salle de jeux, babysitting…) seront livrées au Bourget (Seine-Saint-Denis), à Colombes (Hauts-de-Seine), Massy (Essonne) et Marseille (Bouches-du-Rhône) et à Saint-Louis (Haut-Rhin), qui fait partie de l’agglomération de Bâle (Suisse), et une dizaine d’autres projets sont dans le pipeline.
« Au début, il fallait aller chercher les promoteurs et les investisseurs. Maintenant que nous avons de l’expérience, ils viennent vers nous », confie-t-il.
Concepteur et gestionnaire
A la fois concepteur des opérations, en partenariat avec les promoteurs ou les rénovateurs, et gestionnaire d’actifs, pour le compte du bailleur intermédiaire In’li (du groupe Action Logement) ou de sociétés de gestion telles que Praemia (ex-Primonial) et Swiss Life, l’entreprise parisienne née en 2016 revendique un patrimoine de 350M€, composé de 22 résidences en exploitation ou sur le point d’être livrées, pour un total de 1700 unités, dont la moitié en Espagne.
« D’ici 2027, nous comptons doubler la taille de notre parc, qui serait aux deux-tiers situé en France », annonce Maxime Armand, cofondateur et directeur des opérations. Comment s’y prendre ? En France, Urban Campus s’appuie en particulier sur Nexity, actionnaire à hauteur de 37%. Concrètement, le premier promoteur national lui propose des terrains oudes immeubles à réhabiliter, que les équipes de Nexity Héritage, dédiées à la « régénération urbaine », transforment.
Mais attention, aucune exclusivité : des projets peuvent être menés par d’autres opérateurs comme Linkcity ou Pichet, dans le cas d’une construction neuve, ou par l’investisseur lui-même, dans le cadre d’une réhabilitation.

La salle de sport partagée entre les locataires de la résidence marseillaise Saint-Anne, gérée par Urban Campus. Crédit : Nexity.
Des résidences de 80 à 300 unités
Ne disposant d’aucune équipe technique pour la réalisation des travaux, Urban Campus compte sur ses architectes qui ont établi un cahier des charges, « dans l’intérêt des investisseurs qui attendent un rendement net de taxe foncière de 6% minimum », souligne Romain Crépel. « Nous sommes attentifs aux consommations énergétiques : pas de gaz mais plutôt des pompes à chaleur, parfois des panneaux photovoltaïques sur le toit », illustre-t-il.
Chaque détail compte. Les luminaires au plafond et les barres à rideaux sont déjà installés, de sorte que les locataires ne fassent pas eux-mêmes les trous et dégradent les murs… Les architectes d’Urban Campus conseillent également le promoteur dans le « choix pérenne des matériaux », jusqu’aux parois de douche ou à la plomberie, ajoute-t-il.
Détenue également par l’investisseur Batipart (10%) et ses cofondateurs ainsi que leurs proches (53%), la jeune société de 50 salariés exploite des résidences de 80 à 300 unités, d’une SDP totale comprise entre 2500 et 8000 m². Les espaces partagés représentent jusqu’à 10% d’un immeuble dédié au coliving. Si sa cible est estudiantine, jusqu’à 7%. Enfin, si les locataires sont des familles ou jeunes couples, dans des logements libres ou locatifs intermédiaires (LLI), ce taux s’élève à 3%.