L' autoroute A 9, qui relie Orange à la frontière espagnole, constitue un axe stratégique pour les échanges européens. D'où la volonté d'améliorer les conditions de sécurité et de circulation sur cette infrastructure entrée en service en 1976. « Nous avons décidé d'élargir en 2 x 3 voies le passage entre Perpignan et la péninsule ibérique », explique Michel Castet, directeur d'opérations adjoint chez Vinci Autoroutes, concessionnaire de cet axe. Long de 40 km, le projet a été scindé en trois secteurs, dont le dernier est en travaux depuis septembre 2016 (voir schéma p. 95). Or, si cette dernière section est la plus courte, elle est également la plus complexe techniquement. Située dans une zone montagneuse, elle comprend quatre longs viaducs, perchés sur des piles allant de 50 à 70 m de haut et exposés à des vents violents. Pour corser le tout, les interventions devaient se dérouler sans interruption de trafic alors que ces voies sont empruntées quotidiennement par 40 000 véhicules, dont 25 % de poids lourds.
Structures renforcées. C'est la prise en compte de ces multiples contraintes qui a poussé Eiffage Génie civil à mettre en place un phasage rigoureux des opérations. Une première tranche de travaux a ainsi été réalisée de façon très progressive, avec le basculement des deux sens de circulation sur seulement deux voies. « Cette méthode a permis d'élargir la chaussée sans risque et d'avancer plus rapidement sur l'axe opposé actuellement en chantier », précise Michel Castet. Ici, un quart des travaux sont effectués de nuit, essentiellement sous le tablier, grâce à des échafaudages suspendus. Préalablement à leur agrandissement, « les ouvrages ont été renforcés au moyen de lamelles de carbone de 6 à 7 mm d'épaisseur, collées à des endroits spécifiques. Autant d'éléments qui ont ensuite été précontraints », poursuit Michel Castet.
Normes européennes. De profils similaires, les viaducs sont aujourd'hui encours d'élargissement par l'adjonction de deux séries de bipoutres métalliques de 60 te t 43 m de portée, sur huit travées. Placées à la grue depuis l'autoroute avec une précision fine, ces dernières reposent sur de nouveaux chevêtres élargis, créés en encorbellement entête des piles existantes. Si ces ouvrages d'art étaient en bon état, il atout de même fallu les rendre conformes aux nouvelles normes européennes. Ainsi, les glissières de retenue ont été remplacées, et des dispositifs parasismiques (bloqueurs et amortisseurs) mis en place.
Travail en hauteur oblige, les procédures de sécurité ont également fait l'objet d'une attention particulière, avec des formations spécifiques pour les ouvriers, la présence de chargés de sécurité pour accompagner les entreprises et des contrôles supplémentaires réalisés par un prestataire externe. Cet été, quand les opérations sur les viaducs seront achevées, les équipes attaqueront les finitions. La mise en service est prévue, elle, pour février 2020.




